FIN de VIE : Et si on entendait tout jusqu’au bout ?
« Is hearing the last to go ? », s’interrogent ces chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique. Leur étude, présentée dans les excellents Scientific Reports, suggère en effet que l'ouïe persiste en fin de vie. Ainsi, l’étude confirme l’idée que même en l’absence de réponse, certaines personnes peuvent toujours entendre à la toute fin de leur vie.
La recherche est menée avec l’aide de l'électroencéphalographie (EEG), qui mesure l'activité électrique du cerveau. Les chercheurs canadiens ont analysé les données recueillies auprès de participants témoins en bonne santé et auprès de patients en soins palliatifs conscients puis non-répondants. La recherche a exigé des patients qu'ils donnent leur consentement à l'avance. Treize familles ont participé et des enregistrements cérébraux ont été obtenus auprès de cinq patients lorsqu'ils ne répondaient pas. L'auteur principal de l'étude, Elizabeth Blundon, chercheur en psychologie explique qu’en effet, « au cours des dernières heures de la vie, de nombreuses personnes entrent dans une période de non-réponse », cependant l’étude montre qu'un cerveau mourant peut répondre au son, même dans un état inconscient, jusqu'aux dernières heures de la vie.
L'audition, le dernier sens de la vie ?
Les chercheurs ont présenté aux participants différents modèles de sons, communs et rares, et de différentes fréquences. Les chercheurs ont surveillé par EEG la réponse des cerveaux des participants à ces tonalités et ont constaté que certains patients mourants répondaient de manière similaire à celle de participants plus jeunes et en bonne santé. Et cela même s’ils étaient à « l’article » de la mort. Les chercheurs ont pu identifier des processus cognitifs spécifiques des participants neurotypiques et des patients en fin de vie à l’écoute des différents sons et aboutissent à un modèle globalement similaire.
Réconforter un proche qui nous entend dans ses derniers moments
L’auteur principal a mené cette étude car durant ses 30 années de pratique en soins palliatifs, elle a été témoin de réactions positives de patients dans leurs derniers instants, lorsque des proches leur parlaient et les réconfortaient. L’équipe s’est alors demandé si l'audition était le dernier sens de la vie.
« Cette recherche confirme l’importance des paroles des êtres chers en fin de vie. « Pour nous professionnels en soins palliatifs, cela ajoute une signification aux derniers jours et heures de la vie et montre que la présence, des proches, en personne ou par téléphone, est primordiale. Pour les proches de la personne en fin de vie aussi, c'est un réconfort de pouvoir dire au revoir et d’exprimer son amour ».
«Les cerveaux des personnes en fin de vie répondent aux stimuli auditifs, mais nous ne pouvons pas savoir ces personnes se souviennent, identifient des voix ou comprennent le langage. Il reste toutes ces questions mais nous savons que nous pouvons continuer à parler à nos proches en fin de vie, parce que quelque chose se passe dans leur cerveau ».
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