FRACTURE de la HANCHE : Elle démultiplie le risque d’événement cardiovasculaire

L’étude sensibilise au fait que les fractures de la hanche entraînent non seulement des blessures physiques et psychologiques, mais peuvent également induire des événements cardiovasculaires indésirables. En particulier, les patients souffrant de fractures de la hanche et souffrant de maladies cardiaques préexistantes encourent un risque considérablement accru d'événements cardiovasculaires et de mortalité, avec un pronostic plus sombre et un recours bien plus élevé aux services de santé.

Les fractures de la hanche nécessitent souvent une intervention chirurgicale et peuvent entraîner des complications cardiaques postopératoires. Mais, même après avoir pris en compte ces complications, il existe un risque accru immédiat d’événement cardiovasculaire après une fracture de la hanche. Cependant, compte tenu de la diversité des caractéristiques cliniques des patients victimes, les mécanismes sous-jacents à cette association entre fracture et événement cardiovasculaire restent mal compris.

L’étude exploite le big data et l'intelligence artificielle (IA) pour découvrir les caractéristiques cliniques « cachées » des patients victimes de fractures de la hanche à partir des dossiers médicaux électroniques de Hong Kong et du Royaume-Uni (RU) de plus de 100.000 patients. Parmi ces participants, 66 % étaient en bonne santé, 21 % atteints de maladies métaboliques, 13 % avec antécédents d'insuffisance cardiaque congestive ou d'arythmie. L’analyse révèle que :

• le taux de mortalité toutes causes des patients souffrant de fractures de la hanche atteint 17 % ;
• ce taux est nettement plus élevé que celui de patients atteints de cancers ;
• les événements cardiovasculaires sont la principale cause de mortalité chez ce groupe de patients et représentent 33 % des décès ;
• les participants en bonne santé avant la fracture présentent un risque plus faible d'événement cardiovasculaire ;
• les participants souffrant de troubles métaboliques encourent un risque multiplié par 2 d'hospitalisation pour événement cardiovasculaire indésirable majeur dans les 180 jours suivant leur fracture de la hanche ;
• le groupe avec antécédents d'insuffisance cardiaque congestive ou d'arythmie présente un risque multiplié par 5 d'hospitalisation pour événement cardiovasculaire indésirable majeur dans les 180 jours ;
• le taux de mortalité toutes causes est multiplié par 2 dans ce groupe, vs participants initialement en bonne santé.

Pris ensemble, ces résultats suggèrent de prévenir au maximum le risque de fracture de la hanche chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque congestive ou d'arythmie, et plus largement, d’opter pour une prise en charge plus personnalisée des victimes de fractures, en fonction de leurs comorbidités préexistantes.

Quelle explication à ces associations ? En cause la calcification vasculaire, un facteur de risque connu d’événement cardiovasculaire. Les os servent de dépôt de calcium vital dans le corps. L’augmentation soudaine du calcium sanguin après une fracture peut augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral et de maladie cardiovasculaire. Par conséquent, une gestion rapide du risque d’événement cardiovasculaire après une fracture s’impose.

« De nombreuses personnes ne sont pas conscientes des complications graves et des risques de mortalité associés aux fractures. Notre recherche montre que les fractures de la hanche peuvent déclencher ou aggraver les événements cardiovasculaires ».  En exploitant l’IA, nous avons catégorisé les sous-phénotypes des patients souffrant de fractures de la hanche et avons révélé que les personnes ayant des antécédents d’insuffisance cardiaque congestive ou d’arythmie présentent un risque plus élevé d'événement cardiovasculaires après une fracture de la hanche. Ces résultats peuvent faciliter l’introduction de traitements personnalisés pour les patients souffrant de fractures de la hanche, atténuant ainsi le risque de complications et de mortalité post-fracture. Ils ouvrent également la voie au développement de stratégies cliniques plus précises et mieux personnalisés pour ce groupe de patients ».