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FRAGILITÉ : Un « nouvel » indice pour l’évaluer après la sortie de l'hôpital

Actualité publiée il y a 4 années 10 mois 6 jours
CMAJ
Mieux exploiter toutes les données des examens de routine effectués à l’entrée à l’hôpital permet de mieux prévoir les résultats indésirables à long terme

Ce nouvel indice de fragilité suggéré par des équipes de l'Université Dalhousie (Canada) et de l'University College London n’est pas vraiment « nouveau ». Mais il promet de mieux détecter les résultats indésirables chez les patients âgés après la sortie de l'hôpital. Un moment de transition associé à une grande vulnérabilité chez ces patients en particulier lorsqu’ils ont été hospitalisés pour une maladie aiguë soudaine. Les conclusions de ces travaux, présentées dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ), suggèrent en effet de mieux exploiter toutes les données des examens de routine effectués à l’entrée à l’hôpital. Ces données, indépendamment d’une évaluation de la fragilité, vont "suffire" à définir relativement précisément les soutiens et les soins spécifiques dont ont besoin ces patients après leur sortie de l'hôpital.

 

Les personnes âgées gravement malades, souvent atteintes de comorbidités et de fragilité ont des besoins sociaux et de santé complexes qu’il est crucial de prendre en charge de manière globale. Il est donc important de bien comprendre comment cette complexité affecte les résultats après l’hospitalisation.

Les examens de routine réalisés à l’entrée peuvent prédire de nombreux résultats indésirables à long terme

Cette étude est menée auprès d’une cohorte prospective d'adultes âgés admis dans un grand hôpital au Royaume-Uni. Les chercheurs ont développé un indice de fragilité à partir des différentes données d’examens d’entrée de routine et des résultats hospitaliers. Les chercheurs ont également évalué l'association entre les données d’entrée et le nombre total de jours passés à l'hôpital, le niveau de soins nécessaires à la sortie et les taux de réadmission et de décès. L’étude a porté au total sur 2.552 admissions de 1.750 personnes âgées. Les chercheurs disposaient de l’ensemble des données nécessaires pour 88,3% de la cohorte.

  • 55% des patients admis étaient des femmes ;
  • l'âge moyen était de 84,6 ans ;
  • les données d’examens d’entrée de routine apparaissent faiblement corrélées avec le niveau de fragilité clinique ;

Une augmentation du niveau de fragilité ou 3 résultats anormaux aux tests d’entrée respectivement, sont associés

  • une durée plus longue de 43% d’hospitalisation,
  • un besoin plus important (+39%) de soins à domicile à la sortie,
  • à un taux de réadmission accru de 30%,
  • à un risque de décès accru de 39%.

 

 

Bien étudier le dossier patient après l’hospitalisation : l’hypothèse soutenue ainsi par les chercheurs est que les données des examens de routine réalisés à l’entrée de l’hôpital peuvent être utilisés, indépendamment du niveau de fragilité de base, pour prédire le risque de nombreux résultats indésirables. Ces données d’examens de routine (routine admission laboratory investigations ou FI-Laboratory) permettent une évaluation supplémentaire et complémentaire du risque au-delà de l’évaluation clinique de la fragilité. Ainsi, dans un contexte d’hospitalisation pour maladie ou événement « aigu », où de nombreux examens de laboratoire « de routine » sont effectués et enregistrés dans les dossiers de santé électroniques, les médecins et les équipes soignantes disposent de données en général suffisantes pour appréhender la fragilité du patient et ses principaux besoins de soins et de soutien après la sortie et au retour au domicile.  

 

Soins précoces et soins à domicile : identifier le niveau de sévérité de la maladie aiguë chez les patients présentant une fragilité lors de leur hospitalisation est important pour le plan de soins précoces. Cependant, les données d’examens d’entrée constituent un outil permettant de mieux déterminer à plus long terme le plan de soin et les interventions possibles, de mieux prévoir une éventuelle « escalade de la prise en charge », d’opter pour des voies de traitement spécifiques, de mettre en œuvre les évaluations gériatriques nécessaires voire d’opter pour une admission en unité «adaptée aux personnes âgées».  

 

Alors qu’«il est toujours difficile d'évaluer la fragilité clinique en milieu de soins actifs. (…) cet indice « FI-Laboratory » permet de mieux identifier les patients âgés en situation clinique complexe, gravement malades à l'admission et qui ont accumulé des déficits de santé multiples et encourent un risque accru d'effets indésirables ».

«En quantifiant à la fois les déficits aigus et chroniques, le score peut attirer l'attention sur un risque qui n'est pas toujours apparent cliniquement », concluent les auteurs.


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