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GREFFE : Des nanoparticules messagères pour éviter le rejet

Actualité publiée il y a 3 heures 15 min 14 sec
PNAS
Quelle que soit la greffe, le défi reste le risque de rejet du greffon (Visuel Adobe Stock 134859401)

Quelle que soit la greffe, le défi reste le risque de rejet du greffon. Cette équipe de chirurgiens et de bioingénieurs de l'Université de Virginie (UVA) décrit un nouveau protocole qui pourrait permettre de prévenir le rejet des greffes d'organes. Ces travaux, qualifiés de révolutionnaires, publiés dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) ouvrent en effet une toute nouvelle voie de "transplantation" sans compromission du système immunitaire.

 

La greffe ou transplantation d'organes est un incroyable progrès médical qui se heurte toujours à d'importants défis non résolus, notamment le rejet par le système immunitaire de l'organisme. Bien qu'une vie entière de médicaments immunosuppresseurs soit un régime efficace pour les receveurs, ce traitement comporte des dangers et entraîne des effets secondaires considérables, notamment une sensibilité aux infections et une efficacité réduite des vaccins.

Il existe en théorie 2 approches pour éviter le rejet :

 

  1. celle des traitements existants qui « suppriment » le système immunitaire pour supprimer toute attaque, mais cette approche laisse le système immunitaire du patient compromis face aux menaces virales et bactériennes ;
  2. ou favoriser une tolérance, ce qui aide aussi le corps à accepter le nouvel organe.

 

L’auteur principal, le Dr Evan Scott, professeur de nanomédecine au département d’ingénierie biomédicale, a travaillé depuis plus de 11 ans sur le sujet à la Northwestern University et a rejoint l’UVA. Son équipe se concentre ici sur la deuxième approche.

 

L’étude utilise des nanoparticules pour rendre les cellules de cœurs transplantés chez des souris résistantes aux attaques du système immunitaire. Ces nanoparticules permettent de reprogrammer les instructions au niveau cellulaire et donc d’éliminer celles qui « incitent » le système immunitaire à attaquer le nouvel organe. En d’autres termes, ces nanoparticules « réentraînent » le système immunitaire à tolérer les nouvelles cellules.

 

La preuve de concept est ici apportée chez la souris modèle de greffe et avec ces nanoparticules les scientifiques parviennent à modifier le système immunitaire de manière contrôlée et thérapeutique. De premiers résultats qui promettent qu’un jour les patients transplantés n’aient plus à prendre des immunosuppresseurs.

 

Précisément, le système immunitaire de l’organisme utilise une large gamme de types de globules blancs pour faire face à une diversité de menaces et de fonctions, notamment les infections pathogènes, le cancer et la cicatrisation des plaies. Les cellules myéloïdes circulant dans la circulation sanguine sont des globules blancs particulièrement polyvalents, capables de se transformer en plusieurs formes différentes selon les besoins de la tâche à accomplir. Lorsqu’elles détectent une menace, les cellules myéloïdes ou monocytes peuvent se transformer en macrophages inflammatoires. Cependant, intervient alors une protéine particulière, HIF-2α. Et cette protéine HIF-2α, qui influence ce processus, est présente dans le cœur des souris qui acceptent la greffe, mais pas chez celles qui la rejettent.

Les nanoparticules encapsulent le médicament Roxadustat,

qui augmente les niveaux de HIF-2α dans les monocytes. La stratégie permet de garantir qu’une quantité suffisante de monocytes circulants signale au système immunitaire de laisser les cellules cardiaques transplantées tranquilles tout en restant parfaitement fonctionnel.

 

Ces nanoparticules qui permettent de contrer les attaques du système immunitaire ont des implications pour d’autres domaines liés au rejet immunitaire, tels que le diabète, la thérapie cellulaire et, plus largement, les maladies auto-immunes.


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