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GRIPPE et CONTRACEPTION: La pilule évite la conception, pas la grippe!

Actualité publiée il y a 8 années 2 mois 3 jours
PLoS Pathogens

Il n’existe aucune preuve que les pilules contraceptives puissent, aussi, protéger contre la grippe : même si cette étude expérimentale, menée chez l’animal, révèle un certain effet de la progestérone chez la souris. Cette recherche expérimentale, menée par une équipe américaine, présentée dans la revue PLoS Pathogens, révèle néanmoins une capacité prometteuse d’accélération de réparation tissulaire de la progestérone.

En fait les chercheurs de l'Ecole Johns Hopkins Bloomberg de santé publique, ont fait l'hypothèse, à partir d'études précédentes ayant montré une certaine capacité de la progestérone à protéger l'appareil reproducteur contre les infections, que l'hormone pourrait peut-être apporter une éventuelle protection contre les infections des voies respiratoires.


Les chercheurs ont enlevé chirurgicalement leurs ovaires, à un groupe de souris femelles. Ces souris étaient donc privées de toute production naturelle d'hormones sexuelles. Les chercheurs ont ensuite traité la moitié des souris avec des implants de progestérone artificielle (15 mg) à libération prolongée sur 1 mois, et l'autre pas. La progestérone est en effet l'un des principes actifs de base des contraceptifs oraux combinés (COC) et le principal principe actif de la pilule progestative. Les chercheurs ont ensuite administré aux souris, par voie nasale, une dose mortelle de virus de la grippe A (H1N1). L'équipe a regardé si les souris développaient des signes de maladie (essoufflement, poil hérissé, posture recroquevillée, absence de réaction de fuite…). Les chercheurs ont également analysé des échantillons de sang et de tissus pulmonaires pour examiner la composition des cellules inflammatoires.

La progestérone semble favoriser la réparation des tissus pulmonaires : L'expérience montre que,

· les souris « équipées » d'implants de progestérone bénéficient bien d'une certaine protection contre la grippe et les lésions pulmonaires associées. Elles survivent environ 2 jours de plus, soit 11,1 jours vs 9,5 jours pour les souris privées de progestérone.

· Plus intéressant encore, l'examen du tissu pulmonaire suggère que la progestérone pourrait accélérer le processus de réparation cellulaire après infection ou lésion des poumons : l'analyse montre en effet une plus grande prolifération cellulaire (Visuel), une « fuite » de protéines réduite dans les voies respiratoires et d'autres résultats qui suggèrent un processus de réparation plus efficace des poumons.

· Les souris avec implants de progestérone sont moins susceptibles d'hypothermie après infection par la grippe.

· Cependant, la progestérone ne semble avoir aucun effet sur les concentrations du virus dans le sang, ce qui suggère que l'hormone n'accroît pas la résistance à l'infection.

Bien évidemment, à ce stade, on ne peut affirmer que ces résultats sont directement applicables à l'Homme. Cependant le rôle de la progestérone semble essentiel dans la médiation de la production d'un facteur de croissance cellulaire impliqué dans la réparation des tissus pulmonaires suite à l'infection.

Des résultats scientifiques donc intéressants, mais qui restent à valider chez l'Homme avant tout espoir d'implication clinique.


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