GROSSESSE : L'hypertension maternelle stresse les gènes du placenta
Une pression artérielle maternelle plus élevée pendant la grossesse est associée à des modifications chimiques des gènes placentaires, révèle cette équipe de l’Eunice Kennedy Shriver National Institute of Child Health and Human Development (NICHD/NIH). Des modifications épigénétiques qui impliquent la méthylation de l'ADN, et altèrent l'expression de gènes impliqués dans la croissance fœtale avec un risque accru de maladies cardiovasculaires plus tard dans la vie. En fin de compte, ces données présentées dans la revue Hypertension, pourraient contribuer à expliquer les toutes premières origines des maladies cardiovasculaires. Et apporter le moyen de les prévenir.
La tension artérielle maternelle modifie l'expression de gènes placentaires clés pour le développement du bébé
Il s’agit de la première étude à mettre en rapport la tension artérielle maternelle aux différents trimestres de la grossesse, et la méthylation de l'ADN placentaire. C'est la première fois qu'une équipe de recherche regarde comment la pression artérielle maternelle peut influer très précocement sur le développement et la santé de l’enfant à naître. La recherche montre que la pression artérielle maternelle modifie indirectement certaines fonctions placentaires clés.
L'EWAS pour associer des facteurs spécifiques à des moficications épigénétiques : dans cette étude, les chercheurs effectuent une analyse génétique complète, ou étude d'association épigénomique (EWAS : epigenome-wide association study), de biopsies de placentas de 301 femmes enceintes participant à une étude sur la croissance fœtale. Ce type de recherche permet de détecter la méthylation de l'ADN et d'autres modifications d’expression des gènes. Cette analyse met en lumière :
- des modèles distincts de méthylation de l'ADN dans le tissu placentaire, en rapport avec les différents niveaux de pression artérielle relevés chez ces participantes à plusieurs stades de leur grossesse ;
- certains des gènes méthylés identifiés s’avèrent déjà documentés comme impliqués dans la croissance et le fonctionnement cardiovasculaire.
Ces modèles de méthylation de l'ADN vont donc être étudiés dans de plus grands groupes de femmes enceintes, y compris de participantes souffrant de troubles de la pression artérielle associés à la grossesse tels que la prééclampsie.
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