GROSSESSE : Régime trop riche et risque de cancer du sein sur 3 générations
90% des cancers du sein diagnostiqués n'ont pas de causes connues. Cette étude menée sur l’animal par une équipe de la Georgetown University apporte peut-être une explication : une partie du risque pourrait être liée au régime alimentaire des mères durant la grossesse. En effet, les conclusions de l’étude publiées dans la revue Breast Cancer Research, suggèrent -donc chez la souris- qu’un régime trop riche en matières grasses entraîne des changements épigénétiques qui augmentent considérablement la sensibilité au cancer du sein sur 3 générations de descendants féminins. Une piste de recherche à ne pas négliger donc, celle du régime alimentaire des femmes enceintes.
Le Pr Leena Hilakivi-Clarke, professeur d'oncologie à Georgetown et son équipe ont alimenté des souris gravides avec un régime riche en matières grasses provenant de l'huile de maïs. L’équipe constate des changements génétiques sur 3 générations successives, associés à un risque accru de cancer. L’explication reste la même : un régime riche en matières grasses est lié à l'inflammation, et le lien entre l'inflammation et le risque de cancer a été documenté par de multiples études.
De précédentes études avaient fait la même démonstration sur 1 génération de « filles », cette étude montre que si les souris gravides reçoivent un régime riche en matières grasses au cours du deuxième trimestre de gestation, la période à laquelle se transmet l’information génétique de la mère au fœtus, alors cette susceptibilité au cancer du sein s’observe ensuite les 2 générations suivantes.
Des gènes déjà connus comme des gènes de susceptibilité au cancer : cette analyse révèle en effet un certain nombre de changements génétiques chez 3 générations de souris « filles » dont la mère a été soumise çà un régime riche. Parmi les changements identifiés, plusieurs portent sur des gènes déjà connus comme liés à un risque accru de cancer du sein, mais aussi à une résistance accrue au traitement du cancer et à un mauvais pronostic du cancer. Les chercheurs ont de surcroît identifié 3 fois plus de changements génétiques dans les tissus mammaires de la troisième génération vs première génération …
De la souris à l’Homme ? La quantité de graisse fournie aux souris de l’étude correspondait bien à l’apport d’un régime alimentaire humain quotidien. Les souris mises au régime riche recevaient le même apport calorique que les souris témoins, à la différence que jusqu’à 40% de leur apport énergétique provenaient de graisse. A titre de repère, un régime humain typique comporte environ 33% de matières grasses. De plus, soulignent les auteurs, des études ont montré que les femmes enceintes consomment plus de matières grasses que les autres femmes et l'augmentation des apports en graisse a justement lieu entre le premier et le deuxième trimestre…
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