HORLOGE et OBÉSITÉ : Repas nocturnes, graisse corporelle en prime
Les apports alimentaires élevés du soir, juste avant d’aller dormir sont bien associés à un IMC accru, confirme cette étude du Brigham and Women's Hospital (BWH). Mais ce n’est pas la seule conclusion de cette étude présentée dans l’American Journal of Clinical Nutrition : ce qui prime c’est l’horloge biologique du sujet et ses niveaux de mélatonine, pas l’heure exacte du repas.
L'épidémie d’obésité est le premier fardeau de Santé publique et chacun de ses facteurs, même minime est à prendre en compte. Il a certes la mauvaise alimentation ou la suralimentation, mais également les habitudes alimentaires dont les heures de repas qui sont évoquées comme un facteur de risque de gain de poids. Mais qu’en est-il de l'impact de l'horloge biologique du sujet lui-même, indépendamment de l'heure de sa consommation alimentaire ?
Les chercheurs du BWH examinent en effet les relations entre l'indice de masse corporelle et l'indice de masse corporelle et le moment de la consommation alimentaire en fonction de l’horloge circadienne et précisément en fonction des niveaux de mélatonine, l’hormone du sommeil : les chercheurs ont analysé les données alimentaires et de sommeil de 110 participants suivis sur 30 jours. Leurs niveaux de mélatonine et leur composition corporelle ont été évalués au cours d’une nuit en laboratoire. L’analyse montre que :
- les participants à taux élevés de graisse corporelle consomment la plupart de leurs calories peu avant d'aller se coucher, alors que leurs niveaux de mélatonine sont élevés ;
- l’absence de relation entre l'heure de l’apport alimentaire, son importance, la composition du repas, le niveau d'activité ou d’exercice ou la durée du sommeil, et l'une ou l'autre des mesures de composition corporelle.
En synthèse, la recherche montre que l'apport alimentaire au moment de l'apparition de la mélatonine, un marqueur biologique de la « nuit » et du sommeil de l’individu, est associé à un taux plus élevé de graisse corporelle et d'IMC. Pour être clair ce serait cette concomitance biologique et non l'heure même du repas, voire sa composition, qui serait en cause dans cette association entre des collations tardives et un IMC plus élevé.
L’horloge biologique prime sur l’heure du repas : l'auteur principal, Andrew W. McHill, chercheur au Département Sommeil et troubles circadiens explique : « ces résultats suggèrent que le moment où l’on consomme en regard de l’horloge biologique est plus important que l'heure du repas en elle-même ».
Au final, la consommation alimentaire au cours de la soirée ou de la nuit circadienne du sujet, joue un rôle important dans la composition corporelle. En pratique, il vaut mieux ne pas trop grignoter avant d’aller se coucher.
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