HYPERTENSION : Pourquoi la pression systolique ne devrait pas dépasser 120
Cette nouvelle analyse des données de l’étude SPRINT, une étude de référence sur l'effet de l'hypertension artérielle sur les maladies cardiovasculaires, confirme qu’une pression artérielle bien contrôlée est importante dans la prévention des maladies cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux. L’équipe de l'Université Case Western Reserve montre ici les effets positifs d’une gestion agressive de la pression artérielle visant à abaisser la pression artérielle systolique (PAS : mesure supérieure de la pression) à moins de 120 mm Hg. Des données à paraître dans le New England Journal of Medicine (NEJM) qui engagent, a minima, de surveiller sa tension, en particulièrement après 50 ans, et de discuter de sa gestion optimale en consultation.
L’analyse menée auprès de plus de 9.000 participants, montre que l’atteinte de l’objectif permet de réduire considérablement le risque de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral (AVC), et de décès cardiovasculaire, mais aussi de mortalité toutes causes, par rapport à un objectif d’abaissement de la pression artérielle systolique à moins de 140 mm Hg.
De nouvelles preuves de l'efficacité de la réduction de la PAS à une cible < à 120 mm Hg.
« Ce rapport final des résultats de l’essai Sprint qui inclut désormais tous les événements cardiovasculaires et les décès confirme le bénéfice d'une baisse plus agressive de la tension artérielle par rapport à la cible précédemment recommandée de moins de 140/90 mmHg », résume l’un des auteurs principaux, le Dr Wright, directeur du Programme Hypertension au Cleveland Medical Center et à la Case Western Reserve University.
Un rappel sur l’essai SPRINT : SPRINT était un essai clinique contrôlé randomisé parrainé par le National Heart, Lung, and Blood Institute (NHLBI/NIH), mené depuis fin 2009 auprès de 9.000 participants âgés d'au moins 50 ans, présentant une PAS comprise entre 130 à 180 et présentant également un risque accru de maladie cardiovasculaire. Le principal critère de l’essai était un risque réduit de maladie, d’événement ou de décès cardiovasculaire liés à la pression artérielle (précisément : crise cardiaque, syndrome coronarien aigu, accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque aiguë ou décès par maladie cardiovasculaire). L’analyse finale conclut que :
- le risque (critère principal) est réduit de 27% ;
- le risque de décès toutes causes confondues est également réduit de 25% dans le groupe traité de manière à cibler une PAS <120 mm Hg vs groupe traité de manière à cibler une PAS <140 mm Hg.
Une critique possible des résultats ? Les auteurs avaient relevé lors d’une précédente analyse que parmi les composantes du critère de jugement principal, seules l'insuffisance cardiaque et les décès dus à une maladie cardiovasculaire s’avèrent significativement plus faibles dans le groupe traité de manière intensive (PAS<120). Cependant les résultats finaux confirment que le risque de crise cardiaque, ainsi que d'insuffisance cardiaque et de décès par MCV, sont significativement plus faibles dans le groupe d’intervention intensive.
Quelle sécurité des interventions intensives ? L’analyse conclut que les événements indésirables graves, dont les hospitalisations et les visites aux urgences sont plus nombreux mais pas plus sévères dans le groupe traité pour une PAS de moins de 120. Parmi ces effets indésirables, une pression artérielle trop basse, des évanouissements et des lésions rénales aiguës. La plupart de ces effets ont été traités et résolus sur un an. L’analyse ne relève pas de différence d’incidence des chutes entre les 2 groupes.
On sait que l'hypertension artérielle est un facteur de risque majeur de la principale cause de décès dans le monde, la maladie cardiovasculaire. Le message à retenir de cet essai Sprint est de vérifier régulièrement sa tension artérielle puis le cas échéant, d'en parler avec son médecin.
« Travaillez avec votre médecin pour atteindre l’objectif », concluent les chercheurs. .
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