ARYTHMIE : La fréquence respiratoire, un biosignal trop négligé par les cardiologues
La fréquence respiratoire nocturne est riche de sens lorsque la personne souffre d’arythmie. Cette équipe de la Technical University of Munich (TUM) montre que ce biosignal oublié prédit pourtant l’avantage ou l’intérêt d’un défibrillateur pour ces patients cardiaques. Ces nouvelles données, présentées dans la revue EClinicalMedicine sont primordiales car elles vont permettre de prolonger la vie de nombreux patients souffrant d'arythmie.
Les affections provoquant une arythmie font partie des affections cardiaques les plus courantes. L’équipe du professeur Georg Schmidt de l'Université technique de Munich (TUM) démontre ici que la fréquence respiratoire nocturne peut indiquer l’utilité d’un défibrillateur automatique implantable.
Le défibrillateur automatique implantable permet d’éviter la mort subite cardiaque, l'une des principales causes de mortalité dans les pays occidentaux industrialisés, en détectant automatiquement les rythmes cardiaques pouvant être mortels et en émettant des signaux électriques pour les arrêter. Aujourd’hui, les lignes directrices recommandent l'implantation de défibrillateur chez les patients dont la fonction de pompage du ventricule gauche est considérablement affaiblie.
La fréquence respiratoire nocturne prédit l’efficacité du défibrillateur implantable
L'efficacité de l'implantation d’un défibrillateur reste discutable dans de nombreux cas. De récentes études suggèrent ensuite que les avantages du traitement par défibrillateur ne sont pas aussi évidents qu'on le croyait auparavant. Enfin, l’implantation comporte un risque de complications.
Les chercheurs allemands montrent que la fréquence respiratoire nocturne des patients cardiaques, un biosignal ayant jusque-là retenu peu d’attention- peut aider à prédire le succès du traitement par défibrillateur. Cette étude multisite a suivi durant 4 ans, 1.971 patients cardiaques dont 1.363 ont reçu un défibrillateur, les autres patients ayant été suivis « de manière conservatrice ». Les scientifiques ont mesuré la fréquence respiratoire nocturne moyenne des participants entre minuit et 6 heures du matin sur la base d'un protocole ECG. L’analyse montre que :
- les patients avec défibrillateur présentent un avantage de survie de 31,3% vs groupe témoin ;
- un lien significatif est observé entre une faible fréquence respiratoire nocturne et une mortalité réduite ;
- les patients avec défibrillateur et fréquence respiratoire inférieure à 18 respirations par minute présentent un avantage de survie de 50% vs témoins,
- les participants avec une respiration nocturne plus élevée ne bénéficient pas d'avantage de survie avec le défibrillateur.
Un biosignal jusqu'alors négligé par les cardiologues : « Le rythme respiratoire a été largement ignoré en tant que signal biologique dans le domaine de la cardiologie », commente le professeur Georg Schmidt, co-auteur : « Notre étude met l'accent sur l’intérêt de ce paramètre, en particulier dans les cas limites, vérifier la fréquence respiratoire du patient peut aider à décider de la bonne thérapie ».
L’idée est maintenant de mener un essai randomisé avec 2 groupes de patients arythmiques, un subissant l’implantation d’un défibrillateur, l’autre recevant un traitement conservateur et de vérifier le lien entre ce biosignal, les résultats de santé et la survie.
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