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IMC : Jusqu’à 30, peu de lien avec la mortalité prématurée

Actualité publiée il y a 1 année 4 mois 1 semaine
PLoS ONE
L'étude soutient les réserves croissantes concernant l'utilisation de l'IMC comme seule métrique pour guider les décisions cliniques (Adobe Stock 173281011).

Cette très large étude, menée à l'Université Rutgers (New Jersey), précise l’impact du surpoids sur la mortalité prématurée : aucune augmentation de la mortalité n’est constatée pour la majorité des personnes en surpoids. Le lien entre l'IMC et la mortalité peut également varier selon l'âge, conclut cette analyse de 20 années de données portant sur plus d'un demi-million d'adultes américains. Alors que les effets de l’obésité et de ses comorbidités ne sont plus à démontrer, l’étude, présentée dans la revue PLoS ONE, ajoute aux réserves croissantes concernant l'utilisation de l'IMC comme seule métrique pour guider les décisions cliniques.

 

Car un IMC élevé ne semble pas augmenter la mortalité indépendamment des autres facteurs de risque. La prévalence du surpoids et de l'obésité a considérablement augmenté au cours de ces 25 dernières années et il est bien établi qu'un IMC élevé peut contribuer à plusieurs conditions cardio-métaboliques. Cependant, les études ayant analysé l'association entre l'IMC et la mortalité toutes causes confondues ont abouti à des conclusions incohérentes.

L'IMC définitivement pas la seule métrique à prendre en compte dans la décision clinique

L’étude rétrospective des données de 554.332 adultes américains, âgés en moyenne de 46 ans, participant à la National Health Interview Survey (1999-2018) et à la US National Death Index (2019), révèle que :

 

  • 35 % des participants présentent un IMC compris entre 25 et 30, caractérisant un surpoids,
  • 27 % un IMC supérieur ou égal à 30, caractérisant une obésité ;
  • sur un suivi médian de 9 ans et maximal de 20 ans, 75.807 décès ont été recensés ;
  • le risque de mortalité toutes causes confondues apparaît similaire pour un large éventail de catégories d'IMC ;
  • chez les personnes âgées, aucune augmentation significative de la mortalité n’est constatée, pour un IMC compris entre 22,5 et 34,9, soit caractérisant un surpoids jusqu’à l’obésité ;
  • chez les jeunes adultes, aucune augmentation significative de la mortalité n’est relevée, pour tout IMC compris entre 22,5 et 27,4 ;
  • dans l'ensemble, chez les participants avec un IMC de 30 ou plus, le taux de mortalité est accru de 21  à 108 % et attribuable au poids corporel ;
  • ces tendances valent quel que soit le sexe ou l’origine ethnique.

 

Les auteurs, Aayush Visaria et Soko Setoguchi, chercheurs à la Rutgers, concluent que d'autres études seront nécessaires pour y voir plus clair : ces nouvelles recherches devraient également prendre en compte les antécédents de poids, la composition corporelle et les résultats de morbidité pour caractériser pleinement les associations IMC-mortalité.

 

En conclusion déjà, l'IMC dans la plage du surpoids n'est généralement pas associé à un risque accru de mortalité toutes causes confondues.

 

Des données qui soutiennent les réserves croissantes sur l'utilisation de l'IMC comme seul critère pour orienter les décisions cliniques.

Cependant, avertissent les chercheurs, cela ne signifie pas que le taux de mortalité ne soit pas associé à des plages supérieures d'IMC.


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