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IMMUNOTHÉRAPIE du CANCER : Un vaccin contre le cancer du sein

Actualité publiée il y a 2 heures 24 min 26 sec
Genome Medicine
Les données de cet essai clinique de phase I confirment l’efficacité du vaccin, ici contre le cancer du sein triple négatif, un type de cancer très difficile à traiter (Visuel Adobe Stock 727124699).

Un vaccin prometteur contre le cancer du sein agressif, c’est ce que promet, à terme, cette équipe d’immunologues de la Washington University School of Medicine. Les données de cet essai clinique de phase I, publiées dans la revue Genome Medicine confirment l’efficacité du vaccin, ici contre le cancer du sein triple négatif, un type de cancer très difficile à traiter.

 

Dans ce petit essai clinique, les patientes atteintes d'un cancer du sein triple négatif qui ont reçu un vaccin expérimental ont un risque très réduit de récidive de leurs tumeurs. De plus, l’immunothérapie se révèle sure, bien tolérée et efficace à induire des réponses immunitaires.

 

Le cancer du sein triple négatif est un type de tumeur agressif qui se développe même en l’absence du « carburant hormonal » qui stimule la croissance d’autres types de cancer du sein. À ce jour, le cancer du sein triple négatif ne bénéficie d’aucune thérapie ciblée et est généralement traité par des approches traditionnelles comprenant la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie.

Un vaccin personnalisé pour chaque patiente et sa tumeur

 

L’étude est donc un essai clinique de phase I mené auprès de 18 patientes diagnostiquées d’un cancer du sein triple négatif non métastatique (soit non propagé à d’autres organes). Chaque patiente a reçu les soins standard et 3 doses du vaccin expérimental personnalisé, conçu pour cibler les mutations clés de sa tumeur spécifique et entraîner les cellules immunitaires à reconnaître et à attaquer toute cellule portant ces mutations. L’analyse constate que :

 

  • après le traitement, 14 des 18 patientes ont développé des réponses immunitaires au vaccin ;
  • à 3 ans, 16 des 18 patientes n’avaient toujours pas de récidive de cancer ;

  • si l’essai avait été conçu pour évaluer la sécurité du vaccin et cela sans groupe témoin pour l’évaluation relative de l’efficacité, dans le groupe « soins standards » seuls, seule la moitié des patientes étaient exemptes de cancer à 3 ans.

 

L’auteur principal, le Dr William E. Gillanders, professeur émérite de chirurgie et oncologue à la à WashU Medicine résume :

« Ces résultats sont meilleurs que ce à quoi nous nous attendions. Si sur le plan méthodologique la comparaison n’est pas parfaite et l’analyse a ses limites, cette stratégie vaccinale apparaît très prometteuse et mérite d’autres essais contrôlés randomisés ».

 

Comment « ça marche » ? Les patientes atteintes d’un cancer du sein triple négatif qui présentent encore des signes de tumeur restante après une première série de chimiothérapie seraient éligibles. Ces patientes présentent en effet un risque élevé de récidive du cancer même après l’ablation chirurgicale de la tumeur restante. Après l’ablation chirurgicale, le tissu tumoral est comparé avec le tissu sain de la patiente, afin d’identifier des mutations génétiques uniques dans les cellules cancéreuses. Ces mutations dans les cellules cancéreuses modifient les protéines uniquement dans la tumeur, ce qui permet ensuite d’entraîner avec un vaccin spécifique ou personnalisé, le système immunitaire à s’attaquer aux protéines altérées, tout en épargnant les tissus sains. Un logiciel a été développé par les chercheurs, qui permet de sélectionner les protéines altérées – appelées néoantigènes – produites par les tumeurs des patientes et identifiées comme les plus susceptibles de déclencher une forte réponse immunitaire.

Le vaccin obtenu ainsi, pour chaque patiente, comprend en moyenne 11 néoantigènes (4 à 20 précisément selon la tumeur).

« Nous espérons promouvoir l’utilisation de ce logiciel pour la conception de vaccins personnalisés contre le cancer. Il s’agit d’algorithmes complexes, mais en général, le logiciel prend en compte une liste de mutations et les interprète dans le contexte de leur potentiel à être de bons candidats néoantigènes ».

 

Plusieurs essais sur cette forme de vaccins, qui peuvent également être administrés en combinaison avec des immunothérapies par inhibiteurs de point de contrôle qui renforcent l’action des cellules T.


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