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IMMUNOTHÉRAPIE : La bactérie du microbiote qui booste la réponse immunitaire

Actualité publiée il y a 1 mois 2 semaines 3 jours
Science Immunology
La recherche suggère le potentiel d’un probiotique, ou de métabolites liés à ces bactéries qui pourraient amplifier l’efficacité des immunothérapies (Visuel Adobe Stock 91414528)

Certaines bactéries intestinales stimulent la réponse immunitaire qui combat les tumeurs. Avec cette recherche, une équipe de cancérologues de l'Université de Washington, en identifiant un microbe qui booste l'immunothérapie du cancer, suggère le potentiel d’un probiotique, ou de métabolites liés à ces bactéries qui pourraient amplifier l’efficacité des immunothérapies.

 

L’immunothérapie anticancéreuse utilise les cellules immunitaires du corps pour cibler et détruire les tumeurs. L’un de ces traitements utilise des médicaments inhibiteurs de point de contrôle immunitaire pour libérer le système immunitaire en relâchant les freins naturels qui réduisent les cellules T immunitaires au silence. Mais certaines tumeurs ripostent pour supprimer les cellules immunitaires attaquantes, atténuant ainsi l’efficacité de ces inhibiteurs.

 

Environ un patient atteint de cancer sur 5 bénéficie de l’immunothérapie – un traitement qui exploite le système immunitaire pour combattre le cancer. Cette approche contre le cancer a connu des succès significatifs, entre autres, dans le cancer du poumon et le mélanome. Mais de nombreuses équipes travaillent à améliorer ces résultats notamment pour les cancers qui ne répondent encore pas bien au traitement, dans l’espoir d’en faire bénéficier davantage de patients.

Un probiotique qui libère le potentiel de l’immunothérapie

L’étude identifie, chez la souris, une souche de bactérie intestinale – Ruminococcus gnavus –qui renforce particulièrement les effets de l’immunothérapie anticancéreuse. Ainsi, une stratégie qui utiliserait ces microbes intestinaux pourrait « libérer » le potentiel encore inexploité de l’immunothérapie dans la lutte contre le cancer.

 

L’auteur principal, le Dr Marco Colonna, professeur de pathologie rappelle que le microbiome joue un rôle important dans la mobilisation du système immunitaire de l'organisme, « notamment pour attaquer les cellules cancéreuses. L’identification de ces partenaires microbiens est une étape importante dans le développement de probiotiques pour améliorer l’efficacité des immunothérapies ».

 

La recherche parvient à éliminer complètement les tumeurs du sarcome chez la souris modèle en utilisant une approche d’inhibition à 2 coups. Les chercheurs inhibent d’abords TREM2, une protéine fabriquée par les macrophages tumoraux pour empêcher les cellules T d'attaquer la tumeur en croissance. Lorsque TREM2 est bloquée, le médicament d’immunothérapie anticancéreuse se révèle plus efficace. En d’autres termes, TREM2 atténue l’efficacité de l’immunothérapie. L’équipe constate cependant que :

 

  • les souris TREM2 ont la même réponse bénéfique à l’inhibiteur du point de contrôle lorsqu’elles sont hébergées avec des souris dépourvues de protéine. Pourquoi ? Les souris avec TREM2 et sans TREM2 qui cohabitent partagent aussi des microbes entre elles.

 

Des échanges de bactéries intestinales : une espèce bactérienne, Ruminococcus gnavus est présente en abondance chez les souris qui répondent au traitement. Or, R. gnavus a été découverte dans le microbiote intestinal de patients cancéreux qui répondent bien à l'immunothérapie. Des essais cliniques ont également montré que des greffes fécales peuvent aider certains patients inconscients à bénéficier des avantages de l’immunothérapie.

 

  • Lorsque les souris, modèles de tumeurs, reçoivent R. gnavus puis sont traitées par inhibiteur de point de contrôle, les tumeurs diminuent, même en cas d’expression de TREM2 (ce qui pourrait atténuer l’effet de l’immunothérapie).

Ces résultats confirment que le microbiote peut stimuler l’immunothérapie.

A condition d’être riche de certaines espèces, dont R. gnavus, identifiée dans cette étude. Les implications comprennent l’option probiotique qui en synergie avec l'immunothérapie permettrait d’améliorer le traitement du cancer.

 

« Il reste cependant à comprendre comment R. gnavus contribue au rejet de la tumeur », écrivent les chercheurs, ce qui pourrait révéler de nouvelles façons d'aider les patients atteints de cancer.

  • Par exemple, si le microbe produit un métabolite activateur du système immunitaire lors du processus de digestion des aliments, cette connaissance ouvre la possibilité d’utiliser ces métabolites comme amplificateurs d’immunothérapie.
  • Les microbes peuvent également s'échapper de l'intestin et déclencher une réponse immunitaire dans la tumeur
  • ou activer les cellules T intestinales qui migrent vers la tumeur.

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