INCONTINENCE: 30% des femmes choisissent encore la fuite
Existe-t-il des caractéristiques spécifiques qui définissent les femmes, qui aux alentours de la quarantaine, victimes de fuites urinaires, se mettent en recherche d’un traitement de leur incontinence ? Cette étude épidémiologique nous apporte de premières réponses : si l’incontinence touche toutes les catégories socio-économiques avec la même incidence, il en est de même pour la démarche de recherche d’un traitement ou d’une protection adaptée. Seule la fréquence et la sévérité des fuites sont des facteurs significatifs incitant à la recherche d’une option permettant de retrouver une meilleure continence et un niveau satisfaisant de qualité de vie. Un point dans la revue Obstetrics and Gynecology qui incite à élargir l’information sur les traitements existants.
Le Dr Elaine Waetjen, gynécologue à l'UC Davis Medical Center est spécialiste de l'incontinence urinaire depuis plus de 16 ans. Son équipe montre, avec cette nouvelle étude, que l'incontinence touche largement et sans distinction socio-psycho-écononomique mais que, toujours sans différence socio-psycho-écononomique, seule une partie de ces femmes va faire la démarche de tenter de « se soigner ». Les nombreuses options thérapeutiques et palliatives doivent être mieux connues et plus accessibles, en particulier par les baby-boomers de sexe féminin qui atteignent aujourd'hui la quarantaine ou plus. Car la prévalence de l'incontinence marque un pic chez ces patientes, en raison de la conjugaison de multiples facteurs, dont la détérioration de muscles du plancher pelvien, suite aux accouchements et au vieillissement. Avec, pour conséquences, 2 types d'incontinence urinaire, l'incontinence d'effort et l'incontinence par impériosité.
L'étude a suivi, durant 9 années, plus de 3.000 femmes âgées autour de la quarantaine et a analysé les données « de fuites » auto-déclarées et de recherche proactive de traitement au cours des 7è, 8è et 9è années de suivi. L'objectif était d'analyser l'impact des caractéristiques démographiques et psychosociales sur cette démarche de recherche de traitement.
- Le premier résultat est l'importance de l'incidence des fuites chez ce groupe de population : 68% des femmes âgées de 42 à 64 ans révèlent rencontrer au moins un épisode de fuites par mois.
- Le second résultat important est que seules 68% des femmes victimes de ces fuites urinaires vont entamer cette démarche.
- Enfin, la plupart des femmes touchées déclarent un embarras qui peut aller, chez certaines, jusqu'à un véritable comportement de repli sur soi : les femmes qui ne font pas cet effort de recherche vont compenser par des changements de mode de vie négatifs, comme s'arrêter de travailler, réduire leurs contacts sociaux, limiter leurs déplacements et faire une croix sur leur sexualité.
- Enfin, parmi les femmes qui n'osent pas en parler au médecin et « se résignent », il y a toujours cette idée ancrée que l'incontinence est une conséquence normale du fait d'avoir eu des enfants et …qu'il faut vivre avec.
Il existe pourtant aujourd'hui de nombreux modes de prise en charge, « soft », soit hors chirurgie et traitement médicamenteux, rappellent les auteurs. Les nouvelles lignes directrices de l'American College of Physicians appellent ainsi les médecins de recommander, en particulier aux patientes les plus « réticentes » des options plus accessibles psychologiquement, comme les exercices de Kegel, la réduction des apports alimentaires "irritants" pour la vessie tels que la caféine, les aliments épicés, l'alcool et les agrumes, ou encore comme la perte de poids pour les femmes en surpoids. Les protections ne sont pas oubliées, avec, aujourd'hui, l'existence de gammes confortables (ex : TENA Lady), de sous-vêtements discrets mais protecteurs (ex : sous-vêtements TENA Lady Silhouette) qui vont permettre aux femmes de poursuivre leurs activités quotidiennes normalement et de retrouver une vraie qualité de vie. Cependant, malgré les progrès réalisés sur ces palliatifs, 70% des femmes utilisent encore des protections périodiques…
Il reste donc un gros travail à accomplir en matière d'éducation et d'information, conclut l'auteur, ne serait-ce que pour aider les patientes à trouver la bonne protection.
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