Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

INCONTINENCE : Éviter l’inconfort de l’examen urodynamique

Actualité publiée il y a 2 jours 22 heures 14 min
EAU et The Lancet
L'hyperactivité vésicale ou vessie hyperactive touche jusqu’à 16 % des femmes, mais aussi environ 10 % des hommes dans le monde (Visuel Adobe Stock 312943384)

L'hyperactivité vésicale ou vessie hyperactive touche jusqu’à 16 % des femmes, mais aussi environ 10 % des hommes dans le monde. 

Cette forme d’incontinence peut avoir des répercussions négatives sur la vie sociale et professionnelle et sur la qualité de vie. Cette étude, présentée lors du congrès 2025 de l'Association européenne d'urologie (EAU) à Madrid et publiée dans le Lancet met cependant en garde contre l’excès d’examens et de traitements : ainsi, si la prescription d’un traitement invasif passe par un examen urodynamique, l'efficacité clinique et le rapport coût-efficacité de cet examen devrait être évalués de manière plus rigoureuse.

 

L’objectif de cette équipe d’experts de plusieurs instituts britannique a donc été de comparer l'efficacité clinique et le rapport coût-efficacité de l'examen urodynamique associé à une évaluation clinique complète par rapport à cette évaluation clinique seule dans la prise en charge des femmes présentant des symptômes d'hyperactivité vésicale réfractaires. Sa conclusion : un grand nombre de tests vésicaux inconfortables pour l'incontinence féminine pourraient être évités, sans compromettre pour autant, les résultats des patients.

 

L’étude FUTURE est le premier essai contrôlé randomisé au monde portant sur l'efficacité clinique et le rapport coût-efficacité des tests urodynamiques invasifs. Un examen prescrit à un groupe de femmes présentant des types particuliers d'hyperactivité vésicale ou d'incontinence urinaire par impériosité qui ne répondent pas bien aux traitements initiaux.

 

Les traitements de première intention comprennent des exercices du plancher pelvien, une rééducation vésicale et des traitements médicamenteux. L'orientation vers des tests urodynamiques invasifs permet de confirmer l’hyperactivité du détrusor vésical. Ces tests sont recommandés par les directives britanniques et européennes, avant de recourir aux traitements invasifs comme la stimulation du nerf sacré ou l'injection de toxine botulique.

 

Les tests urodynamiques invasifs sont couramment utilisés en pratique clinique depuis plus de 40 ans. Ils évaluent la capacité de la vessie à stocker et à évacuer l'urine, cependant cet examen peut être inconfortable pour le patient : il consiste à remplir la vessie d'eau grâce à une sonde insérée dans la vessie. Une autre sonde est insérée dans le vagin ou le rectum pour mesurer les pressions à l'intérieur de la vessie et de l'abdomen.

 

L'évaluation clinique complète de l'incontinence féminine, aucunement invasive, semble, quant à elle, apporter des informations tout aussi précieuses et suffisantes pour orienter le traitement. Cette évaluation consiste, pour le patient, à répondre à un questionnaire médical détaillé, à passer un examen physique complet, à tenir un journal de surveillance de la vessie et à effectuer un test de toux pour évaluer l'incontinence d'effort. Elle peut également inclure une analyse d'urine et un test mesurant la quantité d'urine restante dans la vessie après la miction.

 

L'essai FUTURE est mené auprès de 1.099 femmes présentant une vessie hyperactive ou une incontinence urinaire, principalement caractérisée par une envie soudaine d'uriner, et ne répondant pas aux traitements de première intention. Les participantes ont été réparties pour bénéficier soit d'un test urodynamique invasif associé à une ECC, soit d'une ECC seule. Au cours d'une période de suivi de 15 à 24 mois, les participantes ont été invitées à évaluer l'efficacité du traitement proposé. L’analyse révèle :

  • l’absence de différence significative entre les 2 approches d'évaluation ;

  • 23,6 % des femmes ont déclaré une amélioration significative de leurs symptômes dans le groupe urodynamique,
  • 22,7 % dans le groupe évaluation seule, ce qui suggère que les 2 approches produisent des résultats similaires ;
  • les femmes ayant uniquement passé l’évaluation, bénéficient de plus d’une amélioration plus précoce de leurs symptômes ;
  • chez 13 % seulement des femmes ayant passé l’examen urodynamique, le diagnostic d'incontinence urinaire d'effort a été modifié et le plan de traitement adapté.

 

Les données de cet essai soutiennent donc une plus grande sélectivité des patients à orienter vers des examens urodynamiques invasifs.

L’un des auteurs principaux, le professeur Mohamed Abdel-Fattah, expert de la santé des femmes à l'Université d'Aberdeen, est même plus catégorique : « Les examens urodynamiques invasifs peuvent être des procédures embarrassantes et inconfortables. Pour de nombreuses femmes qui peinent à trouver un traitement efficace pour ce type d'incontinence urinaire, notre essai montre qu'elles n'ont plus besoin de passer par cette étape pour réduire leurs symptômes et restaurer leur qualité de vie ».

 

  • Enfin, l’évaluation économique conclut que les examens urodynamiques pour ce groupe de femmes ne présentent pas « un bon rapport qualité-prix ».

 

Des résultats donc très importants, car ils démontrent que les examens urodynamiques invasifs pourraient être évités chez de nombreux patients et sans compromettre l’efficacité des traitements.


Plus sur le Blog Incontinence

Autres actualités sur le même thème