INFIRMIÈRE BIOÉTHICIENNE : Une expertise nécessaire à la compréhension de l'expérience humaine des patients
Cet essai d’une infirmière bioéthicienne de Pennsylvanie, Connie M. Ulrich, rappelle les enjeux de ces infirmiers et infirmières, dont l’expertise, mieux installée au Canada et aux Etats-Unis, porte sur les complexités morales qui peuvent se poser dans les soins, comme dans la recherche ou les politiques de santé. A travers sa trajectoire professionnelle et ses expériences cliniques et éducatives, l’auteur décrit les défis éthiques rencontrés quotidiennement par les infirmières et met l’accent sur l’importance de la formation des personnels de santé à l'éthique. C’est à lire dans la revue Perspectives in Biology and Medicine.
Les professionnels de santé « éthiciens » se consacrent aux tensions possibles entre l’éthique collective et les droits individuels et en Santé publique et majoritairement aux respects des droits du patient. Leurs domaines d’intervention couvrent ainsi à la fois l’éthique des professionnels de santé dans leur exercice, les compromis éthiques nécessaires entre le système de santé, l’établissement et le patient ou encore l’éthique même de la Santé publique c’est-à-dire son accès pour les moins favorisés ou les stratégies possibles pour réduire les inégalités de santé. Leurs réflexions axées sur les complexités morales qui peuvent se poser dans les soins cliniques, la recherche et les politiques de santé sont donc nécessaires à la compréhension de l'expérience humaine des patients et donc à des soins plus humains qui prennent au mieux en compte les droits et le confort du patient.
Les infirmiers et infirmières sont en toute première ligne en pratique, de ces acteurs de l’éthique collective et individuelle en Santé. Ils travaillent en contact étroit avec les patients et leur famille à tous les stades du parcours de soins. Les bioéthiciens en soins infirmiers constituent ainsi un groupe restreint mais bien spécifique de la profession infirmière et de la communauté de la bioéthique, déjà bien développé au Canada ou aux Etats-Unis, comme en témoigne ici Connie M. Ulrich, à travers son essai sur ses expériences cliniques.
L’essai développe également le caractère unique des soins infirmiers et les défis éthiques spécifiques que l'infirmière rencontre dans ses interactions au quotidien avec différents groupes de patients. Ce faisant, l’auteur appelle à de nouvelles recherches sur la bioéthique en Santé publique et au développement de formations pour l’ensemble des personnels soignants. Favorable à cette expertise, l’auteur argumente aussi pour une évolution « par le haut » de la profession, notamment via le rapprochement d’une nouvelle génération de bioéthiciens et des chercheurs en sciences infirmières sur les compétences théoriques et philosophiques nécessaires à sa contribution au bien public e Santé et en général.
« J'ai écrit cet article parce que le dialogue avec les chercheurs en sciences infirmières et en bioéthique est impératif pour former la prochaine génération d'infirmières bioéthiciennes », conclut l’auteur : « Les bioéthiciens peuvent apporter une meilleure compréhension de l'expérience humaine des patients, des familles et des communautés, avec la rigueur conceptuelle et méthodologique nécessaire à aborder les problèmes individuels, organisationnels, sociétaux et mondiaux liés à la santé ».
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