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INFLAMMASOME : Au début il empêche le développement du cancer

Actualité publiée il y a 1 jour 5 heures 19 min
Nature Immunology
L’inflammasome, un groupe de protéines immunitaires, peut empêcher les cellules souches sanguines de devenir malignes en supprimant certains récepteurs de leurs surfaces et en bloquant l'activité des gènes cancéreux (Visuel Adobe Stock 143338323)

L’inflammasome, un groupe de protéines immunitaires, peut empêcher les cellules souches sanguines de devenir malignes en supprimant certains récepteurs de leurs surfaces et en bloquant l'activité des gènes cancéreux. Ce qui fait dire littéralement à cette équipe de la Weill Cornell Medicine (New York) que « l’inflammasome rase les cellules souches ». Des travaux publiés dans la revue Nature Immunology rappellent le double rôle possible de l’inflammation, et inspirent, une nouvelle fois à partir d’un mécanisme naturel, une nouvelle voie thérapeutique critique, une forme d'immunothérapie, contre les cancers précoces.  

 

Ces nouvelles thérapies pourraient même éviter le déclenchement du cancer ou du moins, en cibler les premiers stades. Les résultats renforcent l'idée que l’inflammasome, ce groupe de protéines immunitaires impliqué dans de nombreuses situations cliniques, a un double rôle contraire :

 

  • il favorise l'inflammation associée à de mauvais résultats aux stades avancés du cancer,
  • mais au début, il peut aider à empêcher les cellules de devenir cancéreuses.

C’est bien ce rôle qu’il s’agit de démultiplier.

Cet objectif est primordial, alors que lorsque la plupart des patients consultent pour des symptômes de cancer, les tumeurs se sont déjà formées.

 

L’auteur principal, le Dr Julie Magarian Blander, professeur d’immunologie et chercheur sur les maladies inflammatoires de l’intestin (MICI) à la Weill Cornell Medicine ajoute : « Ce qui est frappant, c’est que le système immunitaire inné, qui comprend l’inflammasome, joue un rôle au-delà de l’infection ; il fonctionne en maintenant l’homéostasie dans les tissus, en surveillant si les cellules souches prolifèrent de manière excessive. Ce faisant, il empêche les cellules de devenir cancéreuses et cette activité est indépendante de l’inflammation ».

 

L’étude se concentre sur le développement du lymphome à cellules B déclenché par une mutation de l’oncogène Myc chez la souris modèle de ce lymphome. Chez ces souris, les tumeurs se développent après un long délai, ce qui permet aux chercheurs d’observer les différents stades du cancer. Comme le lymphome à cellules B se développe dans un type de globule blanc, l’équipe a examiné leurs précurseurs, appelés cellules souches hématopoïétiques. Ces observations révèlent que :

 

  • la perturbation génétique de l’activité de l’inflammasome accélère considérablement la prolifération des cellules souches et le développement des tumeurs ;
  • les cellules souches de souris privées d’inflammasome vient également le cancer proliférer plus rapidement que chez les souris témoins, ce qui confirme l’autre rôle de l’inflammasome dans le maintien des cellules saines ;
  • sans l’inflammasome, les cellules souches ont des niveaux élevés de protéine Ras, qui est un autre produit oncogène. La protéine travaille de concert avec le mutant Myc pour provoquer le cancer, de sorte que le travail normal de l’inflammasome consistant à contrôler Ras, retarde la cancérogenèse ;
  • des niveaux moins élevés de récepteurs du facteur de nécrose tumorale (TNF) sont  trouvés dans le stroma des souris témoins vs souris privées d’inflammasome, or des niveaux plus élevés de récepteurs TNF entraînent une prolifération accrue des cellules souches : l’inflammasome dans le stroma régule les récepteurs TNF, les arrachant des cellules souches.

 

Quelles molécules l’inflammasome utilise-t-il pour inhiber la croissance cellulaire ? C’est la prochaine étape de ces recherches, avec l’espoir d’une thérapie de prévention ou de blocage du cancer aux tout premiers stades.

Une thérapie qui ne devrait cibler que l’aspect inflammatoire de son activité associé à la progression tumorale 

tout en préservant sa fonction bénéfique, 

pourrait donc retarder la cancérogenèse.


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