INSOMNIE : Un signe prédictif d’infarctus, surtout chez les Femmes
Si un sommeil peu réparateur ou une somnolence diurne ne semblent pas associés à la crise cardiaque, l’insomnie est fortement liée à un risque accru, en particulier chez les femmes. Cette étude d’observation, menée par une équipe de l'Université d'Alexandrie (Égypte), présentée à la 72è Réunion scientifique de l’American College of Cardiology’s (ACC) et à paraître dans la revue Clinical Cardiology appelle ainsi à inclure et détecter les troubles du sommeil comme facteur de risque cardiovasculaire.
On estime que l'insomnie affecte 10% à 30% des adultes des pays occidentaux, touchant plus largement les femmes que les hommes. L'insomnie comprend les difficultés à s'endormir, à rester endormi ou à obtenir un sommeil de bonne qualité. Bien que de précédentes études aient établi un lien entre l'insomnie et les maladies cardiovasculaires et métaboliques, cette analyse précise et réactualise ce lien :
Les personnes souffrant d'insomnie sont 69 % plus susceptibles d'avoir une crise et parmi ces participants, ceux qui dorment moins de 5 heures par nuit, encourent le risque le plus élevé de crise cardiaque. Enfin, les personnes atteintes à la fois de diabète et d'insomnie présentent un risque multiplié par 2 de crise cardiaque.
« L'insomnie est le trouble du sommeil le plus courant, mais c'est parfois aussi un choix de vie »,
affirme l’un des auteurs principaux, Yomna E. Dean, étudiante en médecine à l'Université d'Alexandrie : « Nous n’accordons pas une priorité suffisante à notre sommeil ».
Les troubles du sommeil peuvent jouer un rôle clé dans la santé cardiaque.
L’étude : il s’agit d’une revue systématique de la littérature et de la méta-analyse de 1.226 études menées partout dans le monde et portant, au total, sur les données de 1.184.256 adultes -à 43 % des femmes- âgés en moyenne de 52 ans et suivis en moyenne sur 9 ans.
- 13 % des participants souffraient d'insomnie (Les personnes souffrant de syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) ont été exclues de l’analyse) ;
- 96 % des participants n'avaient pas d'antécédents de crise cardiaque ;
- des crises cardiaques sont survenues chez 2.406 participants souffrant d'insomnie et 12.398 exempts d’insomnie ;
- une association statistiquement significative entre l'insomnie et la crise cardiaque est donc confirmée, y compris après prise en compte des facteurs de confusion possibles, tels que l'âge, le sexe, les comorbidités et le tabagisme ;
- l’association entre l'insomnie et la crise cardiaque reste significative dans tous les sous-groupes de patients, y compris les tranches d’âge plus jeune et plus âgé et les comorbidités courantes ( diabète, hypertension artérielle ou cholestérol) ;
- les participants hommes et femmes, dormant moins de 5 heures par nuit ont un risque accru respectivement de 38 % et 56 % vs les participants dormant de 7 à 8 heures par nuit ;
- les participants qui dorment 6 heures ont un risque plus faible de crise cardiaque que ceux qui dorment 9 heures ;
- la difficulté à s’endormir et à rester endormi sont également liés à un risque accru de 13 % de crise cardiaque ;
- les personnes atteintes de diabète qui souffrent également d'insomnie ont un risque multiplié par 2 de crise cardiaque.
« Il n'est pas surprenant que les personnes souffrant d'insomnie qui souffrent également d'hypertension artérielle, de cholestérol ou de diabète aient un risque encore plus élevé d'avoir une crise cardiaque », soulignent les auteurs.
Ces résultats réaffirment toute l’importance de bonnes habitudes de sommeil, pour la santé cardiovasculaire et la santé globale et incitent précisément à prendre en compte l’insomnie comme un facteur de risque de crise cardiaque.
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