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Le RÉCHAUFFEMENT anthropique, c’est 56 % des décès liés à la chaleur

Actualité publiée il y a 2 jours 4 heures 28 min
npj Climate and Atmospheric Science
Plus de la moitié des décès liés à la chaleur en Europe au cours de l'été 2022 sont attribuables au réchauffement climatique d'origine anthropique (Visuel Adobe Stock 82611830)

Plus de la moitié des décès liés à la chaleur en Europe au cours de l'été 2022 sont attribuables au réchauffement climatique d'origine anthropique, c’est-à-dire d’origine non naturelle mais attribuable aux activités humaines. L’étude, menée au Barcelona Institute for Global Health (ISGlobal)et publiée dans la revue npj Climate and Atmospheric Science, révèle également une vulnérabilité plus élevée des femmes et des personnes âgées de 80 ans et plus.

 

Au global, les pics de températures de l'été 2022 ont causé plus de 68.000 décès sur le continent européen et

56 % des décès associés sont liés au changement climatique d'origine anthropique.

Cela représente près de 40.000 décès qui auraient pu être évités sans ce réchauffement climatique.

 

Une précédente recherche avait analysé les relevés de température et de mortalité de 35 pays européens et à l’aide de modèles épidémiologiques avait estimé la mortalité liée à la chaleur au cours de l'été 2022.

 

La nouvelle étude a travaillé à partir des données sur les anomalies de la température moyenne de surface mondiale entre 1880 et 2022 pour estimer l'augmentation des températures liée au réchauffement anthropique pour chaque région du monde. Les chercheurs ont ensuite soustrait ces augmentations des températures pour obtenir une estimation de ce qu'auraient été les températures en l'absence de ce réchauffement anthropique. A l'aide du modèle développé dans la première étude, ils ont pu estimer et soustraire la mortalité pour ce scénario hypothétique hors réchauffement anthropique. Cette modélisation révèle que :

 

  • le nombre de décès liés à la chaleur par million d'habitants attribués au réchauffement anthropique est 2 fois plus élevé dans les régions du Sud que dans le reste de l'Europe ;
  • un nombre plus élevé de décès attribués au changement climatique est observé chez les femmes (22.501 des 37.983 décès) et les personnes âgées de 80 ans ou plus (23.881 décès) que chez les hommes et les personnes âgées de moins de 65 ans.

 

L’un des auteurs principaux, Thessa Beck, chercheur à l’ISGlobal note que « bien qu’une augmentation de la mortalité liée à la chaleur soit observée dans presque tous les pays analysés, tout le monde n’est pas affecté de la même manière, les femmes et les personnes âgées étant particulièrement vulnérables ».

Les températures en Europe augmentent 2 fois plus vite que la moyenne mondiale,

ce qui va encore aggraver et accélérer les impacts sur la santé. Ces effets sont observés même hors des étés exceptionnellement chauds : ainsi, selon l’analyse, entre 2015 et 2021, entre 44 et 54 % de la mortalité estivale liée à la chaleur reste attribuable au réchauffement climatique, avec une charge de mortalité annuelle comprise entre 19.000 et 28.000 décès.

 

L’appel est donc au renforcement des mesures de surveillance et de prévention et aux efforts mondiaux d’atténuation.

 

"Sans action énergique, les températures record et la mortalité liée à la chaleur continueront d’augmenter dans les années à venir", avertissent les chercheurs.


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