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L’IMC à 20 et 40 ans prédit le risque d'insuffisance cardiaque

Actualité publiée il y a 5 années 9 mois 4 semaines
Journal of the American Heart Association
Le poids corporel d’un patient à 20 ans puis à 40 ans prédit relativement précisément son risque futur d’insuffisance cardiaque ou d’événement cardiaque majeur.

On sait que les personnes atteintes d'obésité tout au long de leur vie encourent un risque plus élevé d'insuffisance cardiaque que les personnes qui ont pris du poids à un âge plus avancé. Cette analyse de la Johns Hopkins montre, via l’analyse de plus de 6.000 dossiers médicaux que le poids corporel d’un patient à 20 ans puis à 40 ans prédit relativement précisément son risque futur d’insuffisance cardiaque ou d’événement cardiaque majeur. Donc un petit test clinique simple, proposé dans le Journal de l'American Heart Association, qui peut être automatisé à partir des données du dossier patient, susceptible d'aider les médecins pour conseiller et traiter leurs patients âgés.

 

Le poids à des âges plus jeunes est une donnée « de grande valeur », susceptible d'aider les médecins à décider comment conseiller et traiter leurs patients âgés. En particulier aujourd’hui, où de nombreux patients changent de médecins mais où dans la plupart des pays des dossiers patients permettent de conserver les données de santé tout au long de la vie. Bref, en posant cette simple question sur l’évolution du poids au cours de la vie, le médecin peut obtenir un bon pronostic sur le risque d'insuffisance cardiaque d'une personne âgée. L’auteur principal, le Dr Erin Michos, professeur agrégé de médecine à l'Université Johns Hopkins précise même que la mesure du poids d’une personne à un âge avancé n’est pas nécessairement révélatrice de son risque cardiaque. Ainsi, les patients qui ont tardivement pris du poids sont en général moins en danger. C’est plutôt donc l’histoire du poids corporel au cours de la vie qui revêt un caractère pronostic de la santé cardiaque.

 

Le risque d’insuffisance cardiaque augmente avec l’IMC : cette analyse des données de 6.437 participants à l’étude MESA (Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis), âgés de 45 à 84 ans au moment de leur inclusion (2000-2002), suivis en moyenne 13 ans, à 53% des femmes montre que :

  • au cours du suivi, 290 participants ont souffert d'insuffisance cardiaque ;
  • 828 événements cardiovasculaires ont été recensés ;
  • les poids de santé relevés lors des visites au cours du suivi sont associés à un risque d'insuffisance cardiaque plus tardif,
  • le risque d’insuffisance cardiaque augmente de 34% avec l’IMC, par tranche de « 5 » (kilos par m2) et après prise en compte des autres facteurs de confusion possibles (âge, tabagisme, activité physique, tension artérielle et diabète) ;
  • les antécédents d’obésité à l’âge de 20 ans autodéclarés (144 participants) sont associés à un risque 3 fois plus élevé d’insuffisance cardiaque les antécédents d'obésité à l'âge de 40 ans (716 participants) qui doublent néanmoins le risque par rapport aux personnes dont l'IMC est normal à ces deux âges.

 

 

Le maintien d'un poids normal tout au long de la vie est donc l'idéal y compris pour réduire son risque de maladie cardiaque jusqu’à tard dans la vie.  

 

Interroger si besoin le patient sur ses antécédents de poids est donc utile et si les antécédents de poids autodéclarés sont imparfaits, poser la question suscite la réflexion des patients et peut aussi les remotiver à revenir à leur poids de santé. Les chercheurs pensent néanmoins que la plupart des adultes âgés se souviennent de manière raisonnablement précise de leur poids d'adulte plus jeune.

 

Quoiqu’il en soit, il serait précieux d’intégrer systématiquement ces données de poids « à vie » dans les dossiers de santé électroniques.


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