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Une MÉNOPAUSE plus tardive, signe de santé vasculaire ?

Actualité publiée il y a 3 heures 7 min 8 sec
Circulation Research
C’est précisément une meilleure santé endothéliale qui vient d’être décryptée et associée à une ménopause un peu plus tardive (Visuel Adobe Stock 767239931)

C’est précisément une meilleure santé endothéliale qui vient d’être décryptée et associée, par cette équipe de l’Université du Colorado à Boulder, à une ménopause un peu plus tardive. En d’autres termes, les femmes qui atteignent la ménopause plus tard dans la vie sont plus susceptibles d’avoir une meilleure santé vasculaire et donc un risque réduit de maladie cardiaque, dont l’accident vasculaire cérébral et la crise cardiaque. Ces données, publiées dans la revue Circulation Research de l'American Heart Association, pourraient contribuer à la mise au point de nouvelles thérapies, notamment des interventions diététiques, permettant « d’exploiter » cette réduction du risque cardiaque.

 

Dans les pays riches, la maladie cardiaque est responsable d’environ 1 décès féminin sur 5 chaque année et si les femmes soient moins susceptibles de mourir d’une crise cardiaque ou d’un accident vasculaire cérébral que les hommes pendant la plus grande partie de leur vie, leur risque augmente et dépasse celui des hommes après la ménopause.

 

La recherche est l’une des premières à identifier un mécanisme spécifique à l’origine de ce bénéfice de réduction du risque cardiovasculaire, chez certaines femmes », relève l’un des auteurs principaux, Sanna Darvish, chercheur en physiologie intégrative à Boulder.

Un bénéfice physiologique majeur associé à la ménopause tardive

De précédentes recherches ont suggéré que les femmes qui atteignent la ménopause à 55 ans ou plus ont jusqu’à 20 % moins de risques de développer une maladie cardiaque que les femmes ménopausées entre 45 et 54 ans.

 

L’étude explique pourquoi via l’évaluation de la santé vasculaire de 92 femmes et plus précisément de la dilatation médiée par le flux de l’artère brachiale (FMD), ou la façon dont leur artère brachiale (le principal vaisseau sanguin de la partie supérieure du bras) se dilate avec l’augmentation du flux sanguin. La santé des mitochondries -les centrales énergétiques des cellules qui tapissent leurs vaisseaux sanguins- a également été examinée. Ces analyses révèlent que :

 

  • toutes les femmes ménopausées ont une fonction artérielle dégradée vs leurs homologues préménopausées ;
  • cette dégradation de la fonction artérielle s’explique par une moindre production d’oxyde nitrique, un composé qui favorise la dilatation des vaisseaux sanguins, empêche la rigidité artérielle et le développement des plaques d’athérome ; par ailleurs, les mitochondries des cellules qui tapissent les vaisseaux sanguins deviennent également dysfonctionnelles avec l’âge et génèrent davantage de radicaux libres nocifs ;
  • les 10 % environ de femmes qui connaissent une ménopause tardive semblent être protégées de ces effets ;
  • ainsi, la fonction vasculaire n’est réduite que de 24 % dans le groupe de ménopause tardive vs 51 % chez les femmes ménopausées à l’âge normal ;
  • ces différences de fonction vasculaire persistent 5 ans ou plus après la ménopause, le groupe de ménopause tardive ayant toujours une fonction vasculaire 44 % plus efficace que le groupe « ménopause normale » ;
  • dans le groupe ménopause tardive, les mitochondries fonctionnent mieux et la production de radicaux libres est réduite ;

  • la circulation sanguine est plus efficace aussi chez les femmes ménopausées tardivement, en raison notamment de niveaux « plus favorables » de 15 métabolites lipidiques ou graisseux présents dans le sang ;
  • ainsi, une meilleure fonction mitochondriale et certains lipides circulant dans le sang pourraient expliquer ces différences de santé vasculaire.

 

Quelles implications ? De précédentes recherches de la même équipe avaient apporté des preuves préliminaires montrant que MitoQ, une version chimiquement modifiée de l’antioxydant coenzyme Q10 qui cible les mitochondries, permet d’inverser le vieillissement des vaisseaux sanguins en quelques semaines chez les sujets masculins et féminins. Un essai clinique de plus grande envergure est en cours.


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