MÉDICAMENT : L'observance du traitement, une question d'habitude ?
Cette équipe du Rochester Institute of Technology (RIT) vient de développer un algorithme qui permet de mieux comprendre l’adhésion des patients à leur traitement. Alors que l’efficacité du traitement dépend de son observance et que de nombreux facteurs, dont les effets indésirables du médicament, peuvent l’impacter, cette étude, publiée dans le Journal of Managed Care & Specialty Pharmacy propose une première évaluation de l’adhésion du patient et un premier ciblage des patients « à surveiller ».
L’auteur principal, Teresa Gibson, professeur au RIT révèle en particulier que le comportement d'adhésion antérieur d’un patient annonce précisément « la suite », l'observance serait ainsi un peu comme "une habitude".
On est observant ou on ne l’est pas
La bonne observance du traitement est cruciale, rappellent les chercheurs, de sorte que les médecins, les pharmaciens, les assureurs et les responsables de la santé publique ont tous intérêt à pouvoir prédire si les patients suivront ou non les directives de traitement. Mais à ce jour, il n’existe aucun outil permettant de détecter un risque de mauvaise observance.
L’étude, basée sur le développement d’algorithmes, a analysé les comportements d'adhésion de 53.709 patients, ayant reçu des prescriptions pour différents types de traitement, hypolipidémiants, antihypertenseurs et antidiabétiques oraux.
L'objectif était d’évaluer dans quelle mesure un patient a suivi sa prescription au cours du dernier trimestre et la probabilité qu'il l’observe au cours du trimestre en cours. L’analyse révèle que :
- l’observance ou la non-observance sont des comportements stables et durables dans le temps qui sont assimilables à « des habitudes » ; ainsi, un patient qui a observé son traitement au cours des 3 derniers mois, l’observera très probablement (dans 80 % des cas) au cours des 3 prochains ;
- en revanche, il faudra que le médecin ou le professionnel de santé exerce une action proactive vis-à-vis d’un patient non-observant, pour qu’il le devienne ; ainsi 75 % des non-observants, le restent ;
- Enfin, ces tendances valent quel que soit le traitement : des tendances similaires sont observées pour la cohorte des médicaments antihypertenseurs et des antidiabétiques oraux, avec une tendance plus marquée pour les hypolipémiants pour lesquels l'observance passée impacte encore plus l’observance future.
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