MÉDITATION et RELAXATION : Les 2 sont bénéfiques, mais chaque pratique est unique
La méditation en pleine conscience et la relaxation ont des effets bien spécifiques sur la fonction cérébrale, démontre cette étude d’une équipe du Massachusetts General Hospital (MGH). Précisément, ses conclusions, présentées dans la revue Psychosomatic Medicine expliquent commet ces pratiques fonctionnent à travers des mécanismes neuronaux différents : la réponse à la relaxation passe en effet par des mécanismes de contrôle délibérés, alors que la pleine conscience fonctionne plus par des mécanismes de sensibilisation sensorielle. En bref, les 2 pratiques sont bénéfiques, mais chacune a son mécanisme unique.
Ces dernières années, avec des bénéfices de ces pratiques mieux documentés, de nombreuses interventions se sont développées autour de la méditation et de la relaxation. L’objectif est commun, réduire le stress et certains symptômes médicaux et promouvoir le bien-être. Peu d’études ont cependant regardé si ces programmes sont similaires ou différents. Cette étude compare ces 2 types de programmes « corps-esprit » de réduction du stress et le mécanisme induit dans le cerveau.
2 programmes de réduction du stress :
- l'un est basé sur la réponse de relaxation, il vise à obtenir un état physiologique de repos profond,
- l'autre est basé sur la méditation en pleine conscience et vise également à atteindre un état particulier, de repos de l’esprit, appelé « mindfulness » comme clé de la réduction du stress. B
Si dans les faits, ces 2 interventions sont basées sur la méditation, les traditions méditatives sur lesquelles elles sont fondées sont différentes, expliquent les chercheurs, et ces différences sont reflétées dans les instructions et les exercices enseignés aux patients.
Ces programmes favorisent le bien-être par différents mécanismes d'action, explique Sara Lazar du MGH Psychiatric Neuroscience Research Program, auteur principal de l’étude et professeur de psychologie à la Harvard Medical School. Son équipe a suivi des adultes en bonne santé présentant néanmoins des niveaux élevés de stress répartis pour suivre 2 programmes de 8 semaines :
- 18 ont terminé le programme de relaxation,
- 16 le programme de pleine conscience.
Les 2 programmes ont permis une réduction du stress et une atteinte de la pleine conscience chez les participants. Cependant, le programme de pleine conscience a induit d'autres améliorations dans l'auto-compassion et la réduction de la « rumination », suggérant des mécanismes et des bénéfices différents pour ces 2 programmes.
Des similitudes et des différences : l'équipe a mesuré l'activité cérébrale au cours d'une technique de méditation commune aux 2 programmes, un exercice au cours duquel l'attention est déplacée par séquences aux différentes parties du corps pour développer la conscience corporelle. Alors que le programme de réponse à la relaxation demande aux participants de relaxer délibérément chaque zone corporelle à mesure qu'ils en prennent conscience, le programme de pleine conscience met simplement l'accent sur la conscience et l'acceptation « sans tentative de changer quoi que ce soit ». Lorsque les chercheurs comparent les scans, ils identifient des zones cérébrales communes et différentes pour les 2 interventions. Chaque programme entraîne ainsi des modèles uniques d'activité cérébrale en accord avec son orientation théorique : ainsi, durant cet exercice de « balayage corporel »,
- la relaxation renforce le couplage entre les régions neurales communément associées au contrôle délibéré, dont le gyrus frontal inférieur et les zones motrices ;
- la méditation renforce le couplage entre les régions neurales associées à la perception sensorielle et à la perception, y compris l'insula et le cingulum antérieur.
Les programmes fonctionnent à travers différents mécanismes neuronaux. Le programme de réponse de relaxation fonctionne plus par des mécanismes de contrôle délibérés, tandis que le programme de pleine conscience fonctionne plus par des mécanismes de sensibilisation sensorielle. Ces travaux permettent ainsi de mieux comprendre comment ces pratiques jugées parfois similaires diffèrent de façon importante.
Il reste beaucoup à comprendre et beaucoup à faire pour informer le public sur les différences clés entre des approches thérapeutiques qui conceptuellement peuvent encore sembler similaires, relèvent les auteurs, et de nombreuses études seront encore nécessaires pour déterminer si ces différences neurales et psychologiques ont un impact particulier sur des maladies spécifiques.
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