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MICI et DÉPRESSION : Le lien est bidirectionnel et générationnel

Actualité publiée il y a 2 années 3 mois 3 jours
Journal of Gastroenterology and Hepatology
C’est un nouvel exemple du lien intestin–cerveau, démontré ici comme bidirectionnel entre les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) et la dépression (Visuel Adobe Stock 223643919)

C’est un nouvel exemple du lien intestin–cerveau, décrit ici comme bidirectionnel entre les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) et la dépression, par cette équipe de l’University of Southern California (USC). Selon les conclusions, présentées dans le Journal of Gastroenterology and Hepatology, ce lien serait également retrouvé chez les frères et sœurs des patients atteints de maladie inflammatoire de l'intestin ou de dépression !

 

L’auteur principal, le Dr Bing Zhang, gastro-entérologue à la Keck Medicine de l'USC rappelle que les MICI caractérisées par une inflammation du tube digestif, sont en hausse et que dans les pays occidentaux, leur incidence dépasse 1% au cours de la vie. Aux Etats-Unis, on estime ainsi 1,6 million d'Américains en sont affectés.

 La prévalence de la dépression est également en augmentation. On estime que 3,8 % de la population mondiale en souffrent.L’étude révèle aujourd’hui que :

  • les patients diagnostiqués avec une MICI sont 9 fois plus susceptibles de développer une dépression

– qu’en population générale ;

  • de plus, leurs frères et sœurs qui ne souffrent pas de MICI présentent également un risque multiplié par 2 de dépression.
  • les patients souffrant de dépression sont, dans l’autre sens, 2 fois plus susceptibles de développer une MICI, et leurs frères et sœurs sans dépression ont un risque accru de 50 % d’avoir une MICI.

Un chevauchement clinique majeur en ces 2 conditions

L’étude : l'association entre les MICI et la dépression est bidirectionnelle et générationnelle, conclut cette très large analyse des données de l'assurance maladie nationale de Taïwan, qui réunit des données médicales complètes en population générale. L’étude a ainsi pu suivre sur 11 ans, les patients atteints de MICI ou de dépression, ainsi que leurs frères et sœurs exempts de l'une et l'autre de ces conditions, appariés à un groupe témoin en parfaite santé, selon l’âge, le sexe et le statut socio-économique.

 

Quelles explications ? Les chercheurs émettent l’hypothèse que de nombreux facteurs contribuent à la nature bidirectionnelle de ces troubles, notamment les facteurs de stress environnementaux, le microbiome intestinal directement, et la génétique.

 

« La découverte de cette relation bidirectionnelle est logique pour les scientifiques, car les MICI provoquent des symptômes gastro-intestinaux qui peuvent être très perturbants et nuire considérablement à la qualité de vie. Le risque élevé de dépression chez les frères et sœurs pourrait aussi s’expliquer en partie par leur fatigue lorsqu’ils apportent des soins au patient ».

 

La principale hypothèse invoquée reste celle de l'axe intestin-cerveau, une connexion scientifiquement établie entre le système gastro-intestinal et le système nerveux central : l'inflammation du cerveau, joue un rôle dans la dépression, et peut être liée à l'inflammation du tractus gastro-intestinal, une caractéristique des MICI.

 

Enfin, une susceptibilité génétique partagée par ces maladies

peut également expliquer la caractéristique générationnelle de ces risques.

 

Ces données ont des implications pour les professionnels de santé qui devraient tenir compte dans leurs évaluations, à la fois des antécédents familiaux et de cet axe intestin-cerveau, chez les patients atteints de MICI ou/et de dépression.

 


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