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MICROBIOME VAGINAL : Un rôle bien au-delà de l’hygiène intime

Actualité publiée il y a 8 heures 43 min 35 sec
Trends in Microbiology
Bien au-delà du champ de l’hygiène intime, le microbiome vaginal a son importance dans la santé vaginale et sexuelle, et sur le risque de nombreuses maladies (Visuel Adobe Stock 251195262)

Bien au-delà du champ de l’hygiène intime, le microbiome vaginal a son importance dans la santé vaginale et sexuelle, et sur le risque de nombreuses maladies. Mieux comprendre son rôle dans la santé de la femme, c’est l’objectif du projet Vaginal Human Microbiome, qui vise à cartographier les microbiotes vaginaux de femmes de différentes origines ethniques. Ces travaux, présentés dans la revue Trends in Microbiology, révèlent déjà que dans ce microbiome féminin il y a aussi de bonnes et de mauvaises bactéries.  

 

Les vagins abritent un microcosme complexe de bactéries et de levures qui peuvent fluctuer au fil du temps. Cependant, ces communautés microbiennes et leurs rôles dans la santé restent mal connus et incompris. De plus, les recherches sur le sujet sont généralement menées auprès de groupes de population peu différenciés. Le projet Vaginal Human Microbiome qui réunit des milliers de scientifiques dans le monde va permettre d’éclairer le rôle du microbiome vaginal et d’identifier les bactéries utiles ou nocives. Comprendre les différences de microbiome vaginal à travers le monde va contribuer à préciser son rôle dans la santé de la femme.

« La santé des femmes est essentielle au bien-être sociétal et économique mondial »,

rappelle l’un des auteurs principaux, Sarah Lebeer, chercheur à l’Université d’Anvers : « Le corps des femmes et les connaissances concernant leur santé ont longtemps été négligés ce qui explique une disparité en matière de santé qui persiste toujours aujourd’hui ». Plusieurs types de microbes coexistent dans les microbiotes vaginaux, notamment les levures, les virus et les bactéries. Cependant, les rôles qu’ils jouent dans le microbiote et dans la santé de la femme restent inexplorés.

Le programme Vaginal Human Microbiome 

a initialement lancé en Belgique sous le nom de Projet Isala auprès de plus de 6.000 participantes et s'est aujourd’hui étendu à l'Amérique du Nord, à l'Amérique du Sud, à l'Asie, à l'Afrique et à l'Europe. De premières conclusions de recherche émergent :

 

  • 5 grandes catégories de microbiotes vaginaux « sains », caractérisés en fonction des espèces bactériennes dominantes : notamment Lactobacillus crispatus-dominant, Lactobacillus gasseri-dominant, Lactobacillus iners-dominant, Lactobacillus jensenii-dominant, et une cinquième catégorie qui comprend une combinaison d'autres espèces ;
  • 10 % des femmes n’appartiennent pas à ces catégories ;
  • Il existe des liens entre la composition du microbiote vaginal et les conditions cliniques ;
  • A titre d’exemple, une réduction des lactobacilles, entraîne souvent une prolifération de bactéries anaérobies, avec des conséquences sur la santé, notamment le risque d’accouchement prématuré, des infections des voies urinaires, l’endométriose et les infections sexuellement transmissibles (IST).
  • la réduction des lactobacilles induit aussi la vaginose bactérienne, traitée par antibiotiques mais avec une efficacité limitée.

 

Quel poids de l’hygiène dans la composition du microbiome vaginal ? Certains comportements d’hygiène tels que 

les douches vaginales peuvent contribuer à un risque plus élevé de maladies 

via la dysbiose vaginale. Ainsi, des facteurs à la fois biologiques et sociaux peuvent influer sur le microbiome vaginal et plus largement sur la santé de la femme.

 

.Ces experts soulignent l’importance de continuer à « cartographier » le microbiote vaginal et son lien avec la santé globale, tout en prenant en compte les facteurs sociaux et culturels.

 

« Cela permettra de promouvoir de meilleures stratégies de prévention, de diagnostic et de traitement pour les femmes touchées par des affections associées au microbiote vaginal, mais aussi de meilleurs comportements concernant l’hygiène intime ».


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