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MICROBIOTE INTESTINAL : Un allié à mieux exploiter contre le cancer

Actualité publiée il y a 4 années 2 mois 2 semaines
Science
On commence à prendre la mesure du rôle considérable du microbiote intestinal dans la prévention et la lutte contre les cancers (Visuel Adobe Stock 234842482)

On commence à prendre la mesure du rôle considérable du microbiote intestinal dans la prévention et la lutte contre les cancers. De récentes études ont déjà documenté comment nos bactéries intestinales peuvent améliorer l'immunothérapie pour combattre différentes formes de cancer. Cette équipe de l’Université de Calgary décrypte, dans la prestigieuse revue Science, ce rôle du microbiome dans l'attaque des tumeurs cancéreuses.

 

On sait aujourd’hui que certaines bactéries intestinales, dont les bifidobactéries, peuvent en effet stimuler l’immunothérapie du cancer, ont récemment conclu des équipes françaises dans la revue Science. D’autres études ont également montré que les patients porteurs de certains types de bactéries dans leur microbiote intestinal ont « plus de chance » de bien répondre à l’immunothérapie, un traitement de choix pour certains cancers qui consiste à stimuler le système immunitaire à attaquer les cellules cancéreuses en utilisant des anticorps spécialement conçus.

Combiner l'immunothérapie avec une thérapie microbienne spécifique

L’auteur principal, le Dr Kathy McCoy, du Snyder Institute for Chronic Diseases de la Cumming School of Medicine (Calgary, Canada) est un expert de premier plan du microbiome humain. Son équipe se concentre sur l'exploitation de cette capacité du microbiome pour améliorer la santé et le traitement des maladies. Précisément ses recherches visent à mieux comprendre le rôle des bactéries dans la régulation du système immunitaire et à identifier les bactéries intestinales qui aident notre système immunitaire à combattre les tumeurs cancéreuses et leur mode d’action. Cette nouvelle recherche contribue aussi à expliquer pourquoi l'immunothérapie, dont l’objectif est d’amplifier la réponse immunitaire du corps, fonctionne dans certains cas, mais pas dans d'autres.

 

L’adjonction d’une thérapie microbienne spécifique à l’immunothérapie du cancer permettrait de renforcer encore mieux la capacité du système immunitaire à reconnaître et à attaquer les cellules cancéreuses dans certains cancers, en particulier le mélanome, le cancer de la vessie et du rectum, révèle cette étude, qui décrypte comment certaines bactéries améliorent la capacité des cellules T à attaquer et éliminer les cellules cancéreuses.

  • les chercheurs identifient ici des espèces bactériennes associées aux tumeurs du cancer colorectal lorsque ces tumeurs sont traitées par immunothérapie. L’introduction de ces bactéries chez des souris privées de germes en complément d’un type d'immunothérapie (inhibition des points de contrôle immunitaire) montre que ces bactéries spécifiques sont essentielles au fonctionnement de l'immunothérapie. Dans ce cas, les tumeurs ont considérablement diminué.

 

Une petite molécule, appelée inosine, est produite par ces bactéries favorables à l’immuniothérapie : « l’inosine interagit directement avec les cellules T et avec l'immunothérapie, elle améliore l'efficacité du traitement, en détruisant dans certains cas toutes les cellules cancéreuses colorectales ». Ces résultats sont ensuite reproduits chez l’animal modèle de cancer de la vessie et de mélanome.

 

Des essais cliniques (chez l’Homme) sont d’ores et déjà programmés, mais on sait que les 3 bactéries bénéfiques associées aux tumeurs chez la souris sont également retrouvées dans des cancers chez l'Homme.

 

« Identifier comment les microbes améliorent l'immunothérapie est crucial pour concevoir des thérapies anticancéreuses efficaces, et il est probable qu’elles doivent inclure un volet microbien. Le microbiome est une collection incroyable de milliards de bactéries qui vivent en nous et autour de nous tous les jours. Nous sommes au tout début de la compréhension de l’utilisation possible de ces nouvelles connaissances pour améliorer l'efficacité et la sécurité des traitements anticancéreux ainsi que la survie et la qualité de vie des patients atteints de cancer ».


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