MULTIMORBIDITÉ : Faut-il traiter différemment en cas de plusieurs ALD ?
La multimorbidité a-t-elle un impact sur le traitement des maladies chroniques et doit-elle influer sur les décisions thérapeutiques ? C’est la question que se pose cette équipe de l’Université de Glasgow, à travers une large méta-analyse de la littérature : de nombreuses personnes vivent avec plusieurs affections de longue durée (ALD), mais, « du coup » il devient difficile de décider du traitement le plus approprié, car on ignore si les traitements indiqués pour une condition en particulier, fonctionnent aussi bien chez les patients atteints de plusieurs affections.
Il existe une grande incertitude sur les protocoles de traitement à appliquer aux patients atteints de plusieurs affections chroniques, ne serait qu’en raison des risques de iatrogénie et d’interaction médicamenteuse. De plus, ces personnes atteintes de multimorbidité sont généralement sous-représentées dans les essais contrôlés randomisés, et les études ont rarement si l'efficacité du traitement diffère en fonction du nombre de comorbidités ou de la présence de comorbidités spécifiques.
L’étude analyse les données de 120 essais cliniques, menés entre 1990 et 2017, et n’identifie
aucune preuve d’association entre l’efficacité du traitement et le nombre de comorbidités.
L'ensemble des données analysées portait sur un 128.331 participants et couvrait 23 ALD, dont l'asthme, le diabète, l’hypertension, l’ostéoporose et la migraine. Pour chaque essai ainsi que pour chaque type de traitement l'équipe a recherché les éventuelles interactions entre l'efficacité du traitement et les comorbidités. L’analyse révèle précisément que :
- Le taux de participants présentant 3 comorbidités ou plus varie, dans ces essais, de 2,3 à 57 % -selon les affections- ;
- Il n’existe aucune preuve de comorbidités modifiant l'efficacité du traitement dans l'une des 23 conditions étudiées ;
- cependant, les essais n'apparaissent pas conçus pour évaluer la variation de l'efficacité du traitement en fonction de la comorbidité.
Ainsi, si des recherches plus fines devront encore être menées pour valider l’efficacité des traitements pour chaque affection en cas de différentes combinaisons de comorbidités, dans cette très large analyse, l'efficacité est constante dans tous les sous-groupes et confirme, qu’au moins « pour des niveaux modestes de comorbidités », cette hypothèse du maintien de l’efficacité thérapeutique est raisonnable.
Cette étude est d’ailleurs en ligne avec une recherche récente qui n’identifiait pas de preuve d'interaction entre le nombre de comorbidités et l'efficacité des traitements.
Le co-auteur, le Dr Peter Hanlon, conclut donc que sur la base des preuves existantes, « l'efficacité du traitement pour un large éventail de maladies chroniques ne diffère pas en fonction des comorbidités des patients ».
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