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OBÉSITÉ : Ce cousin du Viagra qui fait fondre les graisses

Actualité publiée il y a 3 années 1 mois 3 semaines
Journal of Clinical Investigation
Un cousin du Viagra réduit l'obésité en induisant les cellules à brûler les graisses (Visuel Adobe Stock 233716499)

Un "cousin" du Viagra -un inhibiteur de la phosphodiestérase d'un autre type- réduit l'obésité en incitant les cellules à brûler les graisses, démontre cette étude menée à l’Université John Hopkins (Baltimore) : cet inhibiteur de l'enzyme PDE9 (le Viagra étant un inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5) montre ici sa capacité à réduire la graisse corporelle totale chez la souris, sans modification du régime alimentaire ou de l'activité physique. Ces nouvelles données, publiées dans le Journal of Clinical Investigation, désignent la PDE9 comme une cible très prometteuse, non seulement dans la lutte contre l’obésité et contre l’adiposité, mais aussi contre le syndrome cardiométabolique, soit tout un spectre d'affections courantes, dont l'hypertension artérielle (HTA), l’hyperglycémie, l’hypercholestérolémie et plus largement l’hyperlipidémie.

 

L’expérience montre qu’après avoir été soumises à un régime riche en graisses, les souris traitées par cet inhibiteur oral de la PDE9, ont perdu en graisse corporelle totale et hépatique, sans que n'aient été modifiés le régime alimentaire ou l'activité physique. Ce médicament initialement développé pour traiter la maladie d'Alzheimer, la schizophrénie et la drépanocytose apparaît donc également prometteur pour le traitement de l'obésité mais aussi de la stéatose hépatique ou maladie du foie gras.

Contre les graisses corporelles, hépatiques et du sang

Inhiber l’enzyme PDE9 stimule les cellules à brûler plus de graisse, en particulier en cas de niveaux faibles d’hormones sexuelles (ménopause)- ainsi, l’inhibition de la PDE9 n’induit pas cette combustion de graisse chez les souris femelles jeunes ayant leurs ovaires, donc à niveaux normaux d’hormones sexuelles femelles.

Précisément, « la découverte, c’est un médicament oral qui active la combustion des graisses chez la souris pour réduire l'obésité et l'accumulation de graisse dans des organes comme le foie et le cœur », explique l’auteur principal, le Dr David Kass, professeur de cardiologie à la faculté de médecine de l'Université Johns Hopkins. Ainsi, l’étude confirme les données de précédentes recherches du même laboratoire (2015) qui suggéraient déjà que l'enzyme PDE9 est présente dans le cœur et contribue aux maladies cardiaques déclenchées par l'hypertension artérielle.

 

Contre la maladie cardiaque aussi:

 

  • Le blocage de PDE9 augmente la quantité d'une petite molécule connue sous le nom de GMP cyclique, qui contrôle de nombreux aspects de la fonction cellulaire dans tout le corps. L’enzyme PDE9 est la cousine enzymatique de PDE5, qui contrôle également le GMP cyclique et est bloquée par des médicaments tels que le Viagra.
  • l'inhibition de PDE9 réduit le syndrome cardio-métabolique (CMS), ou tout un spectre de conditions et de symptômes dont l’HTA, une glycémie élevée, l'excès de graisse corporelle et l’hyperlipidémie. Ces mêmes conditions étant des facteurs de risque majeurs de maladie cardiaque, d’AVC, de diabète de type 2, de certains cancers et même de COVID-19.

 

Comment ça marche ? Les chercheurs montrent que l'inhibition de la PDE9 produit cet effet combustion en activant un régulateur principal du métabolisme des graisses connu sous le nom de PPARa. En stimulant PPARa, les niveaux de gènes pour les protéines qui contrôlent l'absorption des graisses dans les cellules et leur utilisation comme carburant sont largement augmentés.

L’hormone œstrogène joue normalement ce rôle joué par PPARa sur la régulation des graisses chez les femmes, mais lorsque ses niveaux chutent comme à la ménopause, le rôle de PPARa devient plus important pour réguler les graisses.L'inhibition de la PDE9 entraîne ainsi, avec la baisse de l'œstrogène, un effet plus important.

 

Si les inhibiteurs de la PDE9 restent des composés expérimentaux, ils font actuellement l'objet d'essais cliniques pour le traitement de la maladie d'Alzheimer, la drépanocytose ou encore l'insuffisance cardiaque.

Il reste à valider cette efficacité contre l’obésité et le syndrome cardiométabolique chez l’Homme, avec l’espoir que ce nouveau médicament, combiné à d'autres mesures, dont un régime alimentaire équilibré et la pratique de l'exercice, puisse avoir des bénéfices métaboliques encore plus importants.


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