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OBÉSITÉ : Ce n’est pas qu'un IMC élevé

Actualité publiée il y a 14 heures 10 min 57 sec
Nature Medicine
Le consortium de recherche propose ici un nouveau cadre pour le diagnostic, l’évaluation du stade et la gestion de l'obésité (Visuel Fotolia 66003983)

« Diagnostiquer et gérer l’obésité, ce n’est pas qu'une question d’IMC », explique cette équipe d’endocrinologues, de psychologues et de nutritionnistes qui plaide pour une autre approche, plus holistique pour la prise en charge de l’obésité. Notamment en tenant compte de la manière dont la graisse corporelle est répartie (type d’adiposité), beaucoup plus de patients pourraient bénéficier d'un traitement contre l'obésité ou a minima de la mise en œuvre de mesures de prévention, même si leur IMC est en deçà du seuil de 30, caractéristique de l'obésité. Le consortium de recherche propose ici un nouveau cadre pour le diagnostic, l’évaluation du stade et la gestion de l'obésité, un cadre médiatisé par l'Association européenne pour l'étude de l'obésité (EASO) et publié dans Nature Medicine.

 

Le système de diagnostic et de gestion de l’obésité ne devrait donc plus se limiter au suivi du seul indice de masse corporelle (IMC), une métrique qui exclut de nombreuses personnes qui bénéficieraient pourtant d’un traitement contre l’obésité. Aujourd’hui, en dépit d’une reconnaissance de l'obésité comme une maladie multifactorielle, chronique, récurrente (et non transmissible), de l’accumulation anormale et/ou excessive de graisse corporelle comme sa principale caractéristique clinique, son diagnostic repose toujours sur le calcul de l'IMC et ne prend pas en compte le modèle de la distribution et de la fonction du tissu adipeux dans la maladie.

 

Les experts du groupe de pilotage de l'EASO, dont des présidents actuels et anciens de l'association apportent donc de nouvelles recommandations qui s’appuient sur les dernières preuves de la littérature.

« Une nouveauté importante de notre cadre concerne la composante anthropométrique du diagnostic.

La base de ce changement est la reconnaissance du fait que l’IMC seul ne suffit pas comme critère de diagnostic et que la répartition de la graisse corporelle a un effet substantiel sur la santé » :

 

  • l'accumulation de graisse abdominale est associée à un risque accru de développer des complications cardio métaboliques et constitue un déterminant plus important du risque de comorbidités que l'IMC, même chez les patients ayant un IMC inférieur aux seuils standard pris en compte pour le diagnostic ;
  • l'accumulation de graisse viscérale est un facteur de risque important de détérioration de la santé, également chez les personnes ayant un faible IMC et encore exemptes de manifestations cliniques manifestes ;
  • les personnes ayant un IMC plus faible (≥25-30 kg/m2) mais une accumulation accrue de graisse abdominale et la présence de certaines comorbidités, qui échappent à la définition actuelle de l’obésité basée sur l’IMC, devraient également être évaluées ;
  • les modifications comportementales et de mode de vie, notamment la thérapie nutritionnelle, l'activité physique, la réduction du stress et l'amélioration du sommeil, constituent (toujours) les principales pierres angulaires de la gestion de l'obésité, avec l'ajout possible d'une thérapie psychologique, de médicaments contre l'obésité et de procédures métaboliques ou bariatriques ;
  • l'utilisation de médicaments contre l'obésité pourrait être particulièrement envisagée chez les patients présentant un IMC de 25 kg/m2 ou plus et un rapport taille/taille supérieur à 0,5 et en présence de troubles médicaux, fonctionnels ou de complications psychologiques, indépendamment des valeurs seuils actuelles de l'IMC.

 

Cette déclaration est donc un appel aux autorités sanitaires pour que soient repensés les critères de l'obésité et programmés de futurs essais cliniques sur l’efficacité des médicaments contre l'obésité, auprès de cette nouvelle frange de patients dits « suspects ».


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