OBÉSITÉ et GROSSESSE : Un risque de trouble de comportement chez les garçons
Aux Etats-Unis, 15% des femmes en âge de concevoir sont sévèrement obèses. Cette nouvelle recherche qui lie l’obésité maternelle durant la grossesse à un risque accru de troubles de comportement chez les garçons souligne à nouveau l’importance pour les femmes d’observer un poids de santé dès le moment de la conception. Ce nouveau risque documenté dans l'American Journal of Preventive Medicine confirme en effet un lien déjà évoqué entre l’obésité maternelle et les problèmes de développement neurodéveloppemental chez l’Enfant.
Les résultats de cette étude suggèrent à nouveau l’intérêt d’interventions précoces chez les femmes en prévision ou au début de la grossesse à la fois pour leur santé et la santé de leurs futurs enfants, résume l’auteur principal, le Dr Barbara Abrams, épidémiologiste à l’Université de Californie, Berkeley. Si le surpoids maternel avant et pendant la grossesse à déjà été associé et par de nombreuses études à des troubles comme le déficit de l'attention avec hyperactivité, l’internalisation ou même la dépression, plus de 10% des femmes en âge de procréer (15% aux Etats-Unis) sont sévèrement obèses…
La puberté est une fenêtre sensible d’apparition des troubles de comportement : les chercheurs travaillent ici sur les données de 5.000 femmes participant à l'Enquête U.S. National Longitudinal Survey of Youth 1979 (NLSY79) pour déterminer dans quelle mesure l'indice de masse corporelle (IMC) avant la grossesse est associé, et selon le genre, à des problèmes de comportement chez les enfants d'âge scolaire. Ils regardent également si l'effet est modifié par le genre. Les problèmes de comportement ont été évalués tous les 2 ans chez les enfants entre les âges de 4 et 14 ans en utilisant le test Behavior Problems Index (BPI), un questionnaire en 28 items, qui permet de détecter des comportements spécifiques au cours des 3 derniers mois. Dans cette étude, 65% des mères étaient de poids normal, 8% sous-pondérées et 10% obèses, dont 3,5% avec IMC >35. Les femmes souffrant d'insuffisance pondérale étaient plus jeunes, à moindres niveaux d’études et de revenus. L’analyse montre que :
-les garçons dont les mères commencent une grossesse en surpoids ont un risque plus élevé de troubles du comportement aux âges de 9 à 11 ans.
-Les garçons dont les mères sont sous-pondérées avant la grossesse présentent également un risque plus élevé de problèmes de comportement.
Cependant, les mêmes effets ne sont pas identifiés chez les filles. Un résultat qui ne surprend pas les chercheurs qui relèvent que de précédentes recherches ont déjà documenté une plus forte vulnérabilité des garçons à certaines expositions in utero, allant du stress à certaines substances toxiques ou perturbatrices. Enfin, si l’on connaissait déjà certains effets néfastes du surpoids avant la grossesse, l’étude alerte aussi sur le risque associé à la sous-pondération.
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