OBÉSITÉ INFANTILE : La prendre en charge comme un trouble psychologique ?
L'obésité infantile est-elle avant tout un trouble psychologique ? L’idée de s’attaquer à l’obésité sous l’angle de l’impulsivité, la compulsion ou la dépendance vis-à-vis de la nourriture n’est pas nouvelle. Cette étude de l’Hôpital pour enfants Los Angeles démontre, par IRMF une relation forte entre l'activité neurologique et le risque d'obésité chez l’adolescent. Des conclusions présentées dans la revue NeuroImage qui suggèrent à nouveau de travailler sur l'autorégulation et l'attention tout autant que sur l’élimination, autant que possible, des stimuli alimentaires.
Car, chez les jeunes en surpoids, ces stimuli alimentaires activent, de manière élevée, le système d'émotion / récompense alors que les zones qui régulent l’attention et l’autorégulation semblent sous-activées. Ainsi, les adolescents souffrant de surpoids présentent une plus grande envie d'aliments à forte densité énergétique et leur apport alimentaire augmente progressivement avec leur surpoids ou leur risque d'obésité. Bref un mécanisme similaire à celui de toute dépendance.
L’étude a porté sur 36 adolescents, âgés de 14 à 19 ans, dont 10 étaient en surpoids ou obèses, 16 à poids de santé mais considérés comme à risque élevé d'obésité car leurs mères souffraient d’obésité et 10 à poids de santé et sans risque particulier. Les adolescents ont subi une analyse par IRMF, alors qu'ils visionnaient des mots décrivant des aliments riches en matières grasses, des aliments à faible teneur en matière grasse et des produits non alimentaires. Puis leur appétit a été évalué en réponse à chaque stimulus. Ensuite, afin de vérifier leur comportement alimentaire, les participants se sont vus proposer un buffet comportant des aliments à faible et forte teneur en calories.
L’auto-contrôle en question : les chercheurs montrent par imagerie l’augmentation de l'activité cérébrale dans les zones de récompense lors de la visualisation de stimuli alimentaires (jaune, orange et rouge) chez tous les participants, à poids de santé ou en surpoids mais une réduction de l’activité dans les circuits qui supportent l'autorégulation et l'attention chez les adolescents en surpoids et à risque familial d'obésité. Cette baisse des fonctions d'autorégulation et d'attention semble dose-dépendante de la sévérité du surpoids ou de l’obésité.
Enfin, ces résultats sont confirmés par le « test du buffet » : l'apport alimentaire est plus important chez les participants en surpoids ou en obésité, suivis par les adolescents à poids de santé mais à risque familial élevé, puis par les adolescents à poids de santé et sans risque particulier.
Bref, ces expériences confirment que le risque d’obésité n'est donc pas exclusivement motivé par l'absence ou la présence de stimuli ou d’impulsions à consommer des aliments riches en calories, mais aussi par la capacité de contrôle de ces pulsions, explique l’auteur principal, le Dr Peterson, Professeur à l'Université de Californie du Sud.
« Ces résultats confirment l’intérêt des interventions destinées à stimuler le système d'autorégulation chez ces adolescents pour traiter et prévenir l'obésité ».
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