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OBÉSITÉ : La chirurgie bariatrique réduit de moitié la tolérance à l’alcool

Actualité publiée il y a 7 années 4 semaines 1 jour
Surgery for Obesity and Related Diseases
Chez les patientes ayant subi une gastrectomie en manchon, 2 verres en valent 4 ou 5

La chirurgie de perte de poids ou chirurgie bariatrique et précisément la gastrectomie en manchon (ou sleeve surgery) est affectée par cette équipe de l’Université d’Illinois, d’un nouvel effet secondaire, ici démontré chez les femmes : une réduction de moitié de la tolérance à l'alcool. Ainsi, lorsque les patientes qui ont subi cette chirurgie consomment 2 verres de boissons alcoolisées, l’effet est similaire à la consommation de 4 verres en temps habituel. Des conclusions présentées dans la revue Surgery for Obesity and Related Diseases qui doivent évidemment inciter ces patientes à limiter leur consommation d’alcool après l'opération.

 

Les chercheurs de l'Université de l'Illinois et de l'Université de Washington à St. Louis révèlent en fait un véritable risque d’intoxication avec la consommation raisonnable d’alcool. Car la gastrectomie en manchon, proche d’une autre chirurgie de perte de poids, le bypass gastrique Roux-en-Y (RYGB), accélère l'absorption d'alcool dans la circulation sanguine. Après consommation, les taux d'alcoolémie augmentent beaucoup plus vite et atteignent des niveaux plus élevés qu’avant la chirurgie, explique l’auteur principal, Marta Yanina Pepino, professeur au Département de nutrition à l'Université de l'Alberta.

Gastrectomie en manchon

 

Un ou 2 verres pourraient exposer le cerveau de ces patientes à des taux d'alcoolémie excessifs, atteints normalement avec une consommation excessive de 4 à 5 verres et augmenter rapidement le risque de problèmes avec alcool. Alors que gastrectomie en manchon est actuellement la procédure chirurgicale de perte de poids la plus fréquemment utilisée, savoir qu’elle affecte la réponse à l'alcool ou sa « pharmacocinétique » est essentiel, pour en informer les patients.

 

Plus vite l’alcool atteint le cerveau, plus le risque de dépendance est élevé : et si l’on connaissait déjà le risque comme associé à la chirurgie Roux-en-Y c’est la première analyse à l’associer aussi avec la gastrectomie : menée auprès de 11 femmes ayant subi une gastrectomie en manchon et 8 une chirurgie Roux-en-Y, dans les 1 à 5 années précédant le début de l'étude, vs 9 femmes témoins n’ayant subi aucune chirurgie de perte de poids, qui n'avaient subi aucune chirurgie, l’étude montre, qu’à consommation égale :

  • les femmes témoins sans chirurgie marquent un pic à 0,6 g / L environ 26 minutes après la consommation d'alcool ;
  • les femmes ayant subi une gastrectomie en manchon et une chirurgie Roux-en-Y « culminent » respectivement à 1,1 et 1,0 g / L environ 9 et 5 minutes après la consommation d’alcool ;
  • Ces femmes ayant subi une gastrectomie en manchon et une chirurgie Roux-en-Y signalent également une sensation plus intense d’ivresse.

 

 

Chez les patients opérés, l’alcootest n’est pas fiable : L’effet est significatif, cependant les chercheurs remarquent que les valeurs d'alcootest le sous-estiment d’environ 27% vs telles que mesurées par chromatographie en phase gazeuse. Les alcootests ne semblent donc pas suffisamment fiables pour la mesure des taux précis d'alcoolémie chez les patients ayant subi ces chirurgies.

Alors que les chirurgies bariatriques sont aujourd’hui considérées comme le traitement à long terme le plus efficace de l'obésité ; si leur association avec un risque accru de développer une dépendance à l’alcool ne doit pas réduire le recours à ces interventions, il apparaît nécessaire d’alerter les patients.

 

C’est donc un appel aux chirurgiens et aux professionnels de santé qui doivent informer les patients obèses sur les conséquences sévères possibles de la consommation d'alcool, même modérée, après l’intervention.


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