OBÉSITÉ: L'alimentation en pleine conscience efficace contre le risque cardiaque
Manger sans y penser, être trop distrait pour s’arrêter de grignoter ou choisir les bons aliments est un comportement de plus en plus fréquent et courant, favorisé par des niveaux élevés de stress, les longs temps d'écran, les activités sociales ou les heures de coucher tardives. Alors que les pauses ou séances de méditation en pleine conscience ont fait leurs preuves contre le stress notamment, cette étude de l'Université de Californie, San Francisco suggère le concept de l’alimentation en pleine conscience pour mieux contrôler ses apports alimentaires. Les conclusions de l’étude, présentées dans la revue Obesity, montrent que l’alimentation en pleine conscience pourrait réduire l’apport alimentaire, améliorer les niveaux de glucose et contribuer à préserver la santé cardiaque.
Prendre le temps de sensibiliser les gens à se concentrer sur le moment présent avec une attitude ouverte de curiosité peut donc être efficace pour nous permettre de faire des choix alimentaires plus réfléchis et prendre conscience de la satiété comme de la faim.
Le Dr Jennifer Daubenmier, professeur à l'Université de Californie, San Francisco, explique que l'alimentation consciente pourrait être extrêmement efficace : « nous mangeons trop souvent alors que nous n'avons pas faim, mais seulement parce que la nourriture a l'air délicieux, nous sommes distraits, ou nous cherchons à apaiser un stress ».
Des bénéfices cardiométaboliques significatifs : Son équipe a évalué les effets d'une intervention, menée chez 200 adultes souffrant d'obésité, basée sur la pleine conscience lors de l'alimentation, vs un groupe témoin, sans intervention. Les deux groupes ont reçu le même régime alimentaire et des directives d'exercice identiques.
· Si l'expérience ne montre aucune différence statistiquement significative dans le maintien ou la perte de poids, l'intervention en pleine conscience apporte une amélioration significative de mesures cardiométaboliques liées au diabète de type 2 et aux maladies cardiovasculaires :
· A 18 mois du début de l'intervention, les participants au programme de pleine conscience ont perdu en moyenne environ 4,3% de leur poids corporel, soit 1,5 kilo de plus que les participants du groupe de contrôle (mais pas assez pour atteindre la signification statistique).
· En revanche, les effets sont significatifs sur la glycémie à jeun et sur le taux de triglycérides, des facteurs clés liés au risque de diabète de type 2 et de maladie cardiovasculaire.
· Cet impact positif se poursuit jusqu'1 an après l'intervention.
Donc, penser à ce que l'on mange quand on mange et écouter ses sensations apporte des bénéfices importants dans la prévention des comorbidités de l'obésité. La plupart des interventions comportementales de perte de poids ne mettent pas autant l'accent sur la gestion de sa propre alimentation, remarquent les auteurs. Cette recherche souligne ainsi un nouvel avantage possible de la pleine conscience, appliquée au temps et à la prise des repas.
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