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OBÉSITÉ : L’exercice réduit la graisse abdominale mais comment ?

Actualité publiée il y a 5 années 10 mois 3 semaines
Cell Metabolism
L'interleukine-6 ​​joue un rôle physiologique dans la régulation de la masse grasse viscérale chez l'homme.

Comment l'exercice réduit la « graisse du ventre » chez l'Homme ? En révélant le rôle critique d’une molécule de signalisation, appelée interleukine-6 ​​joue, dans ce processus, cette étude de l'Université de Copenhague, présentée dans la revue Cell Metabolism, désigne une nouvelle cible prometteuse pour lutter contre « la mauvaise graisse ». Avec précaution cependant car IL-6 ​​peut agir différemment chez les personnes en bonne santé et les personnes en surpoids.

 

Certains d'entre vous ont peut-être pris la résolution de se remettre au sport ou à la muscu pour s'attaquer à la graisse abdominale. Mais sait-on comment l'activité physique produit cet effet ? Cette équipe danoise montre que le traitement par un médicament qui bloque la signalisation de l'interleukine-6, chez des participants obèses, ayant suivi un programme d’exercice de 12 semaines de pratique du vélo, a bloqué tout effet bénéfique de réduction de la graisse abdominale et viscérale. Ce médicament, c’est le tocilizumab, un médicament actuellement approuvé pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde. De plus, le traitement au tocilizumab a augmenté les taux de cholestérol, quelle que soit l'activité physique pratiquée.

 

La graisse abdominale, l’un de nos pires ennemis : Faire de l'exercice est devenu l’un des principes les mieux médiatisés pour favoriser une meilleure santé et chacun sait que l’exercice physique régulier réduit la masse adipeuse abdominale et par conséquent le risque de développer des maladies cardio-métaboliques. Car la graisse abdominale est associée à un risque accru non seulement de maladie cardio-métabolique, mais également de cancer, de démence et de mortalité toutes causes confondues.

 

 

L'activité physique réduit le tissu adipeux viscéral, qui entoure les organes internes de la cavité abdominale, mais les mécanismes sous-jacents n’ont jamais été clairement établis. Certaines recherches ont mis en avant le rôle d’une hormone, l’épinéphrine, dans la régulation de cet effet. L’interleukine-6 ​​a déjà été suspectée pour son rôle possible, car l’hormone est impliquée dans la régulation du métabolisme énergétique, la dégradation des graisses chez les personnes en bonne santé et est libérée par le muscle durant l’exercice.

Cet essai monocentrique de 12 semaines mené par imagerie par résonance magnétique, auprès d’adultes obèses, répartis en 4 groupes, révèle que le groupe de 53 participants ayant reçu des perfusions intraveineuses de tocilizumab n’a pas bénéficié de la réduction de la masse de tissu adipeux viscéral de 225 grammes en moyenne, ou 8%, constatée dans le groupe témoin par rapport à l'absence d'exercice.  

  • Le traitement par tocilizumab a éliminé cet effet et a même entraîné une augmentation de la masse adipeuse viscérale d'environ 278 grammes par rapport au placebo ;
  • le tocilizumab a également augmenté le cholestérol total et le "mauvais" cholestérol (LDL) vs placebo, dans les groupes exercice et non exercice.

 

Cette étude montre ainsi que l'interleukine-6 ​​joue un rôle physiologique dans la régulation de la masse grasse viscérale chez l'homme. Cependant, l'interleukine-6 ​​peut aussi avoir des effets apparemment opposés sur l'inflammation, selon le contexte. Par exemple, des élévations chroniques de l'interleukine-6 ​​sont observées chez les patients atteints d'obésité grave, de diabète de type 2 et de maladie cardiovasculaire. Ainsi, l'interleukine-6 ​​se révèle une cible prometteuse pour lutter contre l’adiposité, son action peut varier en fonction des métabolismes.

 

L’interleukine-6, une cible en puissance pour lutter contre l’obésité : la prochaine étape est donc d’identifier comment cibler l'interleukine-6 ​​pour favoriser la combustion des graisses ou des glucides pour générer de l'énergie. Des niveaux plus élevés d'interleukine-6, éventuellement administrée par injection, pourrait permettre de réduire la masse grasse viscérale et abdominale. Enfin, les auteurs soulignent que se mettre à l’exercice entraine généralement, au départ, une prise de poids corporel en raison d'une masse musculaire accrue.

Il est donc important de suivre précisément la perte de masse grasse, …pour rester motivé.


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