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OBÉSITÉ : Recâbler le cerveau pour contrôler l'alimentation

Actualité publiée il y a 2 années 1 mois 3 semaines
Nature Metabolism
N’est-il pas temps de traiter l’obésité comme une vraie maladie ? De s’attaquer à ses facteurs psychologiques et mentaux, tout autant qu’à ses facteurs environnementaux ? (Visuel Fotolia 50646583)

N’est-il pas temps de traiter l’obésité comme une vraie maladie ? De s’attaquer à ses facteurs psychologiques et mentaux, tout autant qu’à ses facteurs environnementaux ? C’est le champ de recherche de cette équipe de l’Université du Michigan qui, en cartographiant le circuit de contrôle de l'alimentation par le tronc cérébral, suggère de cibler ces circuits, de « recâbler » en quelque sorte le cerveau pour rétablir des habitudes alimentaires plus saines. Ces travaux présentés dans la revue Nature Metabolism, ouvrent la voie à de nouveaux médicaments qui viendraient compléter l'arsenal thérapeutique, trop léger, contre l'obésité.

 

L’objectif est en effet que cet atlas des circuits neuronaux puisse permettre à terme de définir de nouvelles cibles pour des médicaments permettant de contrôler l'appétit. Car chaque repas vient former une trace mnésique d’aliments classés comme délicieux, donc à rechercher à nouveau, ou dégoûtant, à éviter à l’avenir. Ce souvenir est fondamental pour notre bien-être, car, combiné aux précédents, il contribue au régime alimentaire à venir. Ces données sont coordonnées dans les parties les plus primitives de notre cerveau, le tronc cérébral ou le cerveau postérieur. Cette région du cerveau nous aide également à décider quand nous sommes « rassasiés » et devons arrêter de manger.

Le tronc cérébral aussi !

Jusque-là les scientifiques qui travaillent sur les processus sous-jacents de l’obésité, se sont plutôt intéressés à l'hypothalamus, en raison notamment de la découverte de systèmes interdépendants qui jouent un rôle clé dans le contrôle de l'équilibre énergétique : la leptine et la mélanocortine. Mais une meilleure compréhension de l’obésité passe peut-être par une autre région du cerveau : l’étude passe ainsi en revue les différentes voies cérébrales qui se rencontrent dans le tronc cérébral pour contrôler le comportement alimentaire, en utilisant une technique qui permet une observation objective des neurones impliqués.

« Tout ce que fait l'hypothalamus finit par converger dans le tronc cérébral ».

Le tronc cérébral joue un rôle extrêmement important dans le contrôle de l'alimentation, car il « récupère » un grand nombre de données de l’intestin, par exemple, si l'estomac est distendu et si les nutriments ont été ingérés… « Le tronc cérébral combine ces données aux informations de l'hypothalamus pour préciser les besoins nutritionnels et activer les systèmes de la leptine et de la mélanocortine qui contrôlent l'apport alimentaire », explique le Dr Martin Myers, professeur de médecine interne et de physiologie moléculaire et intégrative.

 

L’étude s'appuie sur de récentes découvertes révélant, chez la souris, l'existence de 2 circuits différents du tronc cérébral qui inhibent l'apport alimentaire :

  1. l’un provoque des nausées et du dégoût,
  2. l'autre la satiété et le bien-être.

 

Cet ensemble de schémas et de circuits est ici cartographié au niveau unicellulaire dans le complexe vagal dorsal, une région du tronc cérébral qui assure la médiation d'une foule de processus inconscients, dont le sentiment de satiété (ou de maladie) après avoir mangé. Ainsi, ce nouveau modèle de circuits neuronaux du tronc cérébral décrypte comment le cerveau contrôle l'apport alimentaire et les nausées.

 

« En combinant toutes ces informations, nous pouvons prédire quel ensemble de neurones contrôle telle ou telle fonction. Or, certaines de ces sous-populations cellulaires sont des cibles prometteuses pour de nouveaux médicaments efficaces contre l'obésité : nous confirmons par exemple, que c’est probablement le cas des agonistes des récepteurs GLP1, des antidiabétiques, qui non seulement abaissent la glycémie, mais pourraient aussi nous aider à moins manger ».


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