OBÉSITÉ : Une question d’adiposité plus que d’IMC
Il est temps que « l'obésité entre dans l'ère de la médecine de précision », avec de nouveaux systèmes de classification basés sur des critères d'évaluation plus pertinents au plan clinique, écrivent ces experts de l’University of Alabama at Birmingham et de l’Icahn School of Medicine at Mount Sinai, (New York). De nombreuses études ont en effet démontré que l'IMC ne reflète pas avec précision la complexité de la maladie. Ces spécialistes proposent donc, dans la revue Obesity, un nouveau système de classification et une nouvelle définition de l'obésité soit une « maladie chronique basée sur l'adiposité ».
L'obésité est un énorme fardeau et sa réduction la première des priorités en santé publique. En dépit des souffrances et des discriminations subies par les personnes obèses, en dépit des dépenses de santé et des coûts sociaux croissants associés à l’obésité et à ses comorbidités, de nombreux patients n'ont pas accès à des thérapies adaptées et fondées sur des preuves. Le terme diagnostique « obésité » devrait inclure la notion d’adiposité, qui reflète mieux la physiopathologie de la maladie. Les codes de la Classification internationale des maladies (CIM) devraient également être révisés afin d’ouvrir sur une prise en charge médicale mieux personnalisée.
Le concept ABCD -pour “Adiposity-Based Chronic Disease” pour une nouvelle classification
Un nouveau système de classification basé sur le diagnostic de l'ABCD est donc proposé, avec 4 axes d’évaluation:
- les codes A reflètent la physiopathologie,
- les codes B indiquent la classification IMC,
- les codes C spécifient les complications biomécaniques et cardiovasculaires spécifiques pouvant être corrigées par une perte de poids (visuel 2),
- les codes D indiquent le degré de sévérité des complications.
- Des codes supplémentaires ont également été prévus afin d’identifier et répertorier les facteurs aggravants qui vont induire des soins plus complexes et plus pertinents dans le cadre d’un plan thérapeutique personnalisé.
Cette approche diagnostique qui se veut à la fois plus globale, plus pertinente au plan clinique -et épidémiologique- va permettre une plus grande reconnaissance de l'ABCD en tant que maladie et un accès élargi à des thérapies fondées sur des preuves et mieux personnalisées pour les patients.
« Cette classification reflète « ce que nous traitons » et « pourquoi nous le traitons », explique l’auteur correspondant, le Dr W. Timothy Garvey, professeur au Département des sciences de la nutrition à l'Université de l'Alabama à Birmingham.
Le diagnostic d'obésité actuellement basé uniquement sur l'IMC et qui n’apporte aucune indication de l'impact précis d'un excès d'adiposité sur la santé devrait donc prochainement laisser place à de nouveaux systèmes de classification basés sur des critères d'évaluation fonctionnellement établis pour une prise en charge personnalisée des maladies chroniques basée sur l'adiposité.
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