PARALYSIE SUPRANUCLÉAIRE PROGRESSIVE : Naissance du tout premier diagnostic
Ces scientifiques de l’Université de Californie - San Francisco (UCSF) ont peut-être découvert comment diagnostiquer un trouble neurologique jusque-là insaisissable, la paralysie supranucléaire progressive. Il s’agit d’une signature unique de protéines dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) des patients qui pourrait donc contribuer à un diagnostic plus précoce de la (PSP). Ces travaux, publiés dans la revue Neurology, laissent également espérer de nouveaux traitements pour ce trouble neurologique mystérieux et mortel.
Fortement impliquée dans la maladie, on retrouve la protéine tau, dont l’accumulation semble le déclencheur. Ainsi, la PSP est un type de démence frontotemporale (DFT) qui affecte la cognition, le mouvement et le comportement. Ses symptômes caractéristiques comprennent un mauvais équilibre avec de fréquentes chutes en arrière et des difficultés à bouger les yeux de haut en bas.
On confond souvent la PSP avec la maladie de Parkinson, mais la PSP se développe plus rapidement et les patients avec PSP ne répondent pas aux traitements de la maladie de Parkinson. La plupart des patients PSP décèdent environ 7 ans après le début des symptômes.
On sait que l’accumulation de protéine tau est également une caractéristique majeure de la maladie d’Alzheimer, cependant, contrairement à la maladie d’Alzheimer, il n’existe pas d’analyse tau, d’analyse sanguine ou d’IRM permettant de poser un diagnostic définitif de PSP.
« Chez de nombreux patients, la maladie passe inaperçue »,
écrit l’auteur principal, le Dr Julio Rojas, du département de neurologie de l'UCSF.
La PSP n'est généralement diagnostiquée qu'après le décès du patient et par autopsie. L’équipe de l’UCSF vient cependant de trouver un moyen d'identifier la maladie alors que les patients sont encore en vie.
L’étude qui a mesuré à l’aide d’une nouvelle technologie à haut débit, des milliers de protéines dans une minuscule goutte de liquide céphalo-rachidien de 136 participants, âgés en moyenne de 70 ans et atteints de PSP, identifie « une tendance » dans le liquide, soit une signature composée de biomarqueurs protéiques. L’équipe a en effet comparé les biomarqueurs de ces cas à ceux de participants en bonne santé et à ceux de patients atteints d'autres formes de FTD.
- Les chercheurs observent des niveaux inférieurs de la plupart des protéines chez les participants avec PSP confirmée ou suspectée, vs témoins ;
- Seule exception : chez les participants avec PSP confirmée ou suspectée, les taux des protéines associées à la neurodégénérescence sont plus élevés, tout comme certaines protéines inflammatoires corrélées à la gravité de la maladie et une diminution de plusieurs fonctions critiques des cellules cérébrales ;
- la signature protéique des cas de PSP confirmés par autopsie diffère également de celle d'autres formes de FTD confirmés par autopsie et de témoins en bonne santé.
Cette découverte va non seulement mener au développement d’un test de diagnostic mais va constituer la base de thérapies ciblées permettant de bloquer la trajectoire mortelle de la maladie.
Si de précédentes recherches avaient déjà relevé la valeur de plusieurs biomarqueurs de neurodégénérescence dans la PSP, leur sensibilité et leur spécificité pour le diagnostic étaient insuffisantes, et l’incapacité de diagnostiquer la PSP avait entravé le développement de nouveaux traitements.
Ces travaux apportent un cadre pour développer un test diagnostic, à partir d’une analyse du sang ou du LRC, et sur la base du panel de biomarqueurs identifié, ainsi que de nouvelles thérapies qui vont cibler les protéines inflammatoires et toxiques, spécifiques à la maladie.
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