PARKINSON : Boxer contre la maladie
C’est une nouvelle illustration, originale, des apports de l’exercice physique dans la lutte contre de nombreuses maladies, physiques, mais également mentales et neurologiques. Cette équipe de l’Université Edith Cowan (ECU, Australie) montre que boxer permet de lutter, aussi, contre la progression de la maladie de Parkinson. Bien que cette activité ne soit pas habituellement associée à la santé neurologique, l’étude, publiée dans la revue Physical Medicine and Rehabilitation révèle la boxe comme une alternative précieuse et praticable, pour les patients atteints de la maladie de Parkinson.
Plus largement, boxer pourrait être une pratique efficace, chez les personnes plus jeunes et comme de nombreux types d'exercice, pour lutter contre de nombreuses maladies.
Quelques cas cliniques ont montré que la boxe pouvait induire des effets bénéfiques chez ce groupe de patients, c’est pourquoi l’auteur principal, le Dr Travis Cruickshank du Center for Precision Health de l'ECU voyant « que la boxe avait gagné en popularité parmi les personnes atteintes de maladie de Parkinson », en dépit de l’absence de preuves à l'appui de son utilisation, a mené cette étude avec son équipe. Les chercheurs ont émis l’hypothèse que la boxe pourrait en effet combiner de nombreux aspects de la thérapie, tels que l'exercice, la stimulation cognitive et la socialisation.
L’étude confirme que la pratique de la boxe, ici sans adversaire, permet à ces personnes d’améliorer considérablement leur qualité de vie.
L'étude pilote, menée auprès de 10 patients souffrant de la maladie à stade précoce, les a invités à pratiquer la boxe, durant 3 séances d'1 heure par semaine, pendant 15 semaines. Plutôt que de boxer contre un adversaire, les participants devaient boxer contre une unité de boxe Fightmaster, un appareil disponible dans le commerce comportant de 11 cibles de frappe rembourrées montées sur un support. Le programme comportait trois étapes : une introduction à la boxe, un volet de pratique à haute intensité et un segment stimulant sur le plan cognitif. Les chercheurs ont utilisé des moniteurs de fréquence cardiaque tout au long de l'intervention afin de pouvoir évaluer la charge cardiovasculaire des participants et leurs niveaux d'effort perçus d'un point de vue physique et cognitif.
Le suivi de nombreux paramètres est nécessaire pour valider que la pratique est sûre, bien tolérée et appréciée (observance).
L’expérience révèle de « gros avantages » : après le programme de 15 semaines,
- 9 des 10 participants avaient amélioré leur score sur une échelle d'évaluation reconnue de la maladie (Unified Parkinson’s Disease Rating Scale) ;
- tous les participants signalent une réduction de la fatigue et une amélioration du sommeil ;
- la pratique est à la fois réalisable et appréciée par les participants parkinsoniens : en dépit de l’intensité jugée élevée de l’exercice et du nombre de séances d'entraînement, les participants n'ont signalé aucune augmentation des douleurs musculaires, ni de blessures graves et tous ont suivi et terminé le programme de 15 semaines avec un taux de participation de 97 % aux sessions de formation ;
- enfin, à l’issue du programme tous les participants ont acheté un appareil Fightmaster pour pouvoir continuer à boxer à domicile.
Ainsi, non seulement la boxe permet une réduction de la progression et de la sévérité de la maladie, mais peut, après un programme de formation, être pratiquée par le patient à domicile, avec un contrôle si nécessaire à distance par téléconsultation.
Enfin, un autre bénéfice et non des moindres : « la camaraderie et les relations positives formées entre les participants ont également constitué un facteur de motivation et d’amélioration. Des avantages sociaux ne peuvent être sous-estimés, en particulier compte tenu du lien entre la socialisation et le bien-être émotionnel."
Boxer contre la maladie ? Oui, écrivent les auteurs, « la boxe pourrait être tout aussi efficace pour d'autres affections neurologiques telles que la maladie de Huntington, la sclérose en plaques, les accidents vasculaires cérébraux et les lésions cérébrales traumatiques… ».
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