PARKINSON : L'échographie focalisée confirme son efficacité
Les patients atteints de la maladie de Parkinson connaissent une réduction significative des symptômes grâce à ce traitement par ultrasons focalisés ou échographie focalisée, une thérapie non chirurgicale et non invasive. Cette équipe de neurologues de l’École de médecine de l'Université du Maryland (UMMC) apporte ici, dans le New England Journal of Medicine (NEJM), les preuves d’efficacité de cet appareil à ultrasons qui offre une nouvelle option thérapeutique. Ces dernières données ont permis l’approbation du dispositif par l’Agence américaine FDA.
La maladie de Parkinson touche près de 10 millions de personnes dans le monde et sa prévalence a doublé ces 25 dernières années. La maladie, neurodégénérative, affecte précisément les cellules cérébrales d'une zone spécifique du cerveau qui produisent la dopamine. Les symptômes comprennent des tremblements, une raideur, des difficultés d'équilibre et de coordination, une perte de mobilité et d’autonomie. Ses traitements actuels comprennent les médicaments et la stimulation cérébrale profonde qui nécessite l’implantation chirurgicale d’électrodes dans le cerveau. Les médicaments peuvent provoquer des effets indésirables sévères, dont des mouvements involontaires (dyskinésie) et tous les patients ne répondent pas aux médicaments.
Il existe donc un besoin considérable -et croissant- de nouveaux traitements.
Cet essai, montre, en synthèse, que traités par ce type d’échographie focalisée, les participants atteints de la maladie de Parkinson ont bénéficié d’une réduction significative de leurs tremblements, d’une amélioration de leur mobilité et d’une réduction globale de leurs autres symptômes physiques.
« L'échographie focalisée a été vraiment bénéfique. Une grande partie de mes capacités motrices fines sont revenues. Je remets de l'eye-liner et je prends à nouveau des douches sans tomber »,
déclare l’une des participantes traitées.
« Ces résultats sont très prometteurs et offrent aux patients parkinsoniens une nouvelle option pour gérer leurs symptômes », explique l’un des auteurs principaux, le Dr Howard Eisenberg, professeur de neurochirurgie et neurochirurgien à l'UMMC.
Pas d'incision, pas de complications
L'essai clinique, multisites, a impliqué 94 patients atteints de la maladie de Parkinson assignés à subir un traitement par échographie focalisée pour enlever une région ciblée d'un côté du cerveau (groupe d’intervention) ou pour subir une procédure fictive (groupe témoin). L’expérience montre que :
- près de 70 % des patients du groupe d’intervention ont bien répondu au traitement après 3 mois de suivi ;
- les deux tiers de ces patients ayant répondu avec succès au traitement maintiennent ces améliorations, un an plus tard ;
- les événements indésirables de la procédure comprenaient des maux de tête, des étourdissements et des nausées qui ont disparu en 1 ou 2 jours ; certains patients ont également présenté des effets secondaires légers et transitoires, dont des troubles de l'élocution, de la marche et une perte de goût (dysgueusie).
Les auteurs espèrent que ces données vont aider les médecins et les patients à prendre une décision éclairée lorsqu'ils envisagent un traitement pour gérer les symptômes de la maladie. « Il est important que les patients réalisent qu'aucun des traitements actuellement disponibles ne guérit la maladie de Parkinson », ajoute un des co-auteurs de l'étude, le Dr Paul Fishman, professeur de neurologie.
L'échographie focalisée est une procédure sans incision, réalisée sans anesthésie ni hospitalisation. Les patients, qui restent parfaitement alertes, sont allongés dans un scanner d'imagerie par résonance magnétique (IRM) et portent un casque. L'énergie ultrasonique est ciblée à travers le crâne vers le globus pallidus, une structure profonde dans le cerveau impliquée dans le contrôle des mouvements volontaires réguliers. Les images IRM fournissent aux médecins une carte de température en temps réel de la zone traitée, pour localiser précisément la cible et appliquer une température suffisamment élevée pour l'ablation. Pendant la procédure, le patient est éveillé et fournit une rétroaction, ce qui permet aux médecins de surveiller les effets immédiats de l'ablation des tissus et de faire les ajustements nécessaires.
Ici, c’est le dispositif « Exablate Neuro », approuvé il y a plus d'un an par la Food and Drug Administration (FDA) pour traiter la maladie de Parkinson avancée asymétrique qui a été utilisé.
« Nous sommes à la pointe de la technologie d’échographie focalisée et continuons à évaluer la procédure dans différentes zones du cerveau affectées par la maladie de Parkinson, telles que le noyau sous-thalamique, qui contrôle la régulation des mouvements. Nous regardons également comment la technique pourrait contribuer à ouvrir temporairement la barrière hémato-encéphalique afin d'aider la délivrance au cerveau de traitements expérimentaux de la maladie de Parkinson ».
L'étude a été financée par Insightec, fabricant d'Exablate Neuro.
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