PARKINSON : L'exercice pour se constituer une « réserve motrice »
La maladie de Parkinson est caractérisée par la mort progressive des neurones, et en particulier des neurones dopaminergiques impliqués dans le contrôle du mouvement. Cette équipe de la Lund University (Suède) a donc regardé si l'activité physique pouvait, d’une certaine manière, prévenir la maladie de Parkinson et ses symptômes moteurs. Les conclusions de cette analyse menée sur un large échantillon de sportifs aguerris, confirment un effet protecteur de l’exercice contre les effets moteurs de la neurodégénérescence, grâce à l’effet retardateur d’une « réserve motrice », constituée, avec l’exercice, tout au long de la vie.
De nombreuses études ont montré les énormes avantages de l'exercice en prévention de nombreux troubles, dont les maladies neurodégénératives, sans pour autant décrypter les mécanismes sous-jacents à ces avantages. Cette nouvelle analyse permet de mieux comprendre les effets protecteurs cumulés de l’exercice contre les symptômes spécifiques de Parkinson, un trouble qui affecte le mouvement, le contrôle musculaire et l'équilibre. (et le deuxième trouble neurodégénératif lié à l'âge qui affecte environ 3% de la population à l'âge de 65 ans et jusqu'à 5% des personnes de plus de 85 ans).
Pratiquer l'exercice « recharge » la réserve motrice du cerveau
Les chercheurs suédois ont analysé les dossiers médicaux de près de 200.000 skieurs de fond (qui participaient à une très grande course de fond de 30 à 90 km). Leur analyse établit qu'un mode de vie physiquement actif est associé à un risque réduit de près de 30% de maladie de Parkinson. Les auteurs expliquent cette sorte de résilience à la maladie par le concept de « réserve motrice » chez les personnes physiquement actives, cette réserve pouvant se dissiper avec l'âge. « L'exercice semble protéger contre les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson, mais pas nécessairement contre les lésions cérébrales causées par maladie », précise le co-auteur, le Dr Tomas T. Olsson du Département de neurologie de l’Université de Lund.
Protection directe ou réserve motrice ? pour mieux tirer parti des effets protecteurs de l’exercice, il est très important de déterminer si l'exercice apporte une plus grande réserve -ou résistance à la neurodégénérescence- ou une protection directe des neurones. Cette analyse qui a comparé l’incidence de Parkinson chez précisément 197.685 participants très sportifs vs 197.684 témoins révèle que l’avantage des sportifs se dissipe avec le temps et l'âge. Au grand âge, la prévalence de la maladie de Parkinson chez les sportifs rejoint celle des non sportifs.
« Réserve motrice », un concept proche de celui de « réserve cognitive » : ces données semblent confirmer le concept de réserve motrice, qui, pour chaque niveau donné de lésions cérébrales liées à Parkinson, permettrait une réduction des symptômes moteurs. Cette réduction des symptômes retardant ainsi le diagnostic de la maladie. On rejoint là le concept de « réserve cognitive » dans la démence, qui soutient que des personnes à niveau plus élevé d’études peuvent « supporter » plus de pathologie cérébrale sans symptôme évident de démence. Cette hypothèse de réserve motrice souligne l'importance de rester physiquement actif tout au long de la vie pour bénéficier de cette résilience face aux effets moteurs de la maladie : en d’autres termes, une personne physiquement active sera capable de maintenir sa mobilité plus longtemps, à changements pathologiques similaires dans le cerveau.
Alors qu’il existe un immense besoin de nouvelles thérapies pour réduire le risque de développer la maladie de Parkinson, cette étude confirme qu'une intervention facilement accessible, l’exercice, mais pratiqué régulièrement et sur une longue période, peut apporter ces bénéfices. On se souviendra donc, à chaque séance, que l’on « recharge la réserve motrice du cerveau ».
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