Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

PHARMACIEN : Il prescrit aussi la confiance

Actualité publiée il y a 2 années 11 mois 1 semaine
Columbia University
Un rôle clé du pharmacien qui ne fera que s'élargir au cours de la prochaine décennie, dans ce contexte de pandémie mais aussi de pénurie de médecins et parfois de médicaments (Visuel Fotolia 201706462).

Sans les pharmaciens, les patients auraient-ils le même niveau de confiance en leur système de santé ? Cette équipe de la Columbia University's Mailman School of Public Health a analysé les données du groupement de pharmaciens et de la pharmacie en ligne Express Scripts® Pharmacy, et confirme l’importance croissante du rôle joué par le pharmacien de ville, à la fois en termes de proximité et de confiance en le système de santé. Un rôle clé qui ne fera que s'élargir au cours de la prochaine décennie, dans ce contexte de pandémie mais aussi de pénurie de médecins, de soignants, et parfois de médicaments.

 

Si l’étude est menée ici aux Etats-Unis, les difficultés d’accès aux soins apparaissent similaires et contribuent aussi à expliquer que près de 80 % des patients considèrent les pharmaciens comme le professionnel clé de l'équipe de soins de santé. Le rapport suggère également que concomitamment à ce rôle croissant, une formation professionnelle plus poussée est probablement nécessaire pour répondre à la demande croissante des usagers de santé.

 

Aux États-Unis ici, les pharmaciens ont toute la confiance des plus de 3.000 patients interrogés au cours de cette étude, menée également, de novembre à décembre 2021 auprès de 1.000 pharmaciens d’officine et de 500 autres professionnels de santé, dont des médecins et des infirmiers. Il s'agit de la plus grande étude de ce type jamais menée et la première à prendre en compte la voix des patients.

La plupart des patients, des médecins et des soignants font confiance aux pharmaciens

et suggèrent que les pharmaciens devraient jouer un rôle de plus en plus prépondérant dans la prestation de soins ;

  • 77,3 % des patients interrogés considèrent ainsi que le pharmacien fait partie intégrante de l'équipe de soins et 83,7% des médecins et soignants suggèrent aussi que les pharmaciens devraient être impliqués de manière plus importante dans la prise en charge des patients ;
  • parmi, les facteurs du recours croissant au pharmacien « de proximité », « la pénurie de médecins et d'infirmières mais aussi le développement de nouvelles thérapies plus complexes et plus technologiques qui nécessitent de plus en plus souvent l’expertise du pharmacien », précise l’un des auteurs principaux, John McHugh, professeur au Département de la santé de la Mailman School of Public Health.

 

Parmi les principales conclusions :

  • Des responsabilités des pharmaciens progressivement élargies : d’ici 2030, une majorité de pharmaciens pourraient connaître et expérimenter une transition des soins actuellement « transactionnels » vers des soins plus directs aux patients ; c’est déjà le cas en matière de tests et de vaccination avec la pandémie COVID-19 ;
  • les pharmaciens attachés aux services de soins ambulatoires (SAD, HAD), des officines pratiquant la livraison et la mise en œuvre à domicile de matériels et de prestations de santé à domicile, les pharmaciens de proximité qui travaillent en collaboration avec des médecins spécialistes de maladies spécifiques ou chroniques, ou en collaboration avec une équipe de santé pour la gestion de soins complexes aux patients à domicile, seraient les plus rapidement et directement concernés, par cette évolution ;
  • le rôle du pharmacien au domicile du patient pourrait devenir plus important, d’ailleurs, 49,7 % des patients trouveraient utile que les pharmaciens puissent effectuer des tests et des contrôles médicaux à domicile ;
  • la livraison de médicaments et d’équipements de santé par le pharmacien au domicile du patient, voire prochainement la « fourniture » de soins, devrait être généralisée, car elle permet de favoriser l’adhésion du patient au traitement et l’observance de ses traitements ;

 

La nécessité de nouvelles compétences : simultanément à cette évolution des rôles, les pharmaciens devraient perfectionner leurs compétences pour offrir un niveau plus élevé de soins aux patients ; plus de la moitié (53,3 %) des pharmaciens pensent néanmoins que leur formation actuelle est suffisante pour prendre en charge les patients cependant, la plupart identifient des opportunités de formation supplémentaire en matière d'éducation, de diagnostic et de prescription en particulier dans la gestion des maladies chroniques ;

au-delà de la formation, de nouveaux protocoles, mieux automatisés, pourraient rendre la pratique officinale plus sûre encore : 70,8 % des pharmaciens conviennent ici que l'automatisation pourrait permettre une réduction des erreurs humaines et 86,1 % conviennent que les progrès technologiques vont permettre de rendre la pratique, -en particulier la dispensation de médicaments-, plus sûre pour les patients ;

 

Les autres professionnels de santé confirment également un niveau de confiance élevé, dépassant souvent 90 %, pour les pharmaciens, et dans leurs activités actuelles, notamment la délivrance de médicaments, la communication avec les autres professionnels comme avec les patients, en particulier au sujet des interactions médicamenteuses, en matière de conseils aux patients mais aussi en tant que prescripteurs et acteurs en ligne directe avec les patients.

 

« Alors que le rôle des pharmaciens s'est élargi dans certains domaines des soins de santé, la pandémie de COVID a mis en lumière leur accessibilité et la confiance que les usagers de santé ont en eux en tant que professionnels de la santé et/ou membres de l'équipe de soins. Au-delà de la délivrance de médicaments sur prescription, des conseils sur les médicaments, au-delà de leur collaboration avec les équipes de professionnels de santé, les pharmaciens pourraient progressivement développer leurs rôles, dans le continuum des soins de santé, avec des fonctions clés, dans l’éducation thérapeutique par exemple, le dépistages et la prévention, le diagnostic d’affections aiguës avec la prescription des médicaments adaptés, les premiers soins ou certains soins spécifiques à mettre en œuvre dans la gestion de certaines maladies chroniques ».


Autres actualités sur le même thème