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PLAIE POST-OP et ADHÉRENCES : Le nouveau gel qui réduit le tissu cicatriciel

Actualité publiée il y a 5 années 2 mois 2 semaines
Nature Biomedical Engineering
Ce gel réduit les tissus cicatriciels ou adhérences après une intervention chirurgicale.

Ce gel, développé par une équipe de chercheurs de Stanford, réduit les tissus cicatriciels après une intervention chirurgicale. La démonstration est apportée chez l’animal : la pulvérisation du gel sur les tissus internes après chirurgie cardiaque réduit considérablement les « adhérences », ces bandes fibreuses qui se forment entre les organes internes et les tissus et qui peuvent entraîner des complications graves, voire mortelles. Des données présentées dans la revue Nature Biomedical Engineering, qui vont donner lieu à de prochains essais chez l’Homme.

 

Le gel, développé à Stanford au départ pour la délivrance de médicaments, se montre ici plus efficace que les matériaux de prévention des adhérences actuellement disponibles. Cette étude menée chez l’animal apporte de premières preuves que le gel est sans effet indésirable et sans danger. En revanche, le gel semble apporter une vraie solution au problème d’adhérence : « La différence entre ce que nous avons vu après l'utilisation du gel et ce que nous voyons normalement après une chirurgie est drastique », commente l’auteur principal, le DrJoseph Woo, MD, professeur et président du conseil de chirurgie cardiothoracique de Stanford.

Une nouvelle barrière anti-adhérence

Les adhérences se forment après 95% des chirurgies. Ce sont des bandes anormales de tissu cicatriciel et fibreux, en général inoffensives mais qui, après une chirurgie abdominale par exemple, peuvent tordre ou comprimer les intestins, entraînant des blocages pouvant mettre la vie en danger. On retrouve ces bandes fibreuses également fréquemment en chirurgie gynécologique. Elles peuvent alors être cause de stérilité. En cas de chirurgie cardiaque, et d’interventions successives en particulier chez les patients nés avec une malformation cardiaque, les adhérences augmentent également le risque de complications.

De précédentes méthodes, pour prévenir les adhérences ont été testées (membranes d'animaux, feuilles de caoutchouc et huiles minérales) mais ont pour la plupart échoué. Les barrières d'adhérence actuellement approuvées par l’Agence américaine Food and Drug Administration sont rarement utilisées car complexes à déployer et considérées comme inefficaces. Les chercheurs de Stanford ont donc cherché une solution au problème d’adhérence. Au cours d’un recherche d’un traitement injectable pour réduire les dommages aux tissus après une crise cardiaque, les chercheurs ont testé la pulvérisation d’un hydrogel à base de nanoparticules de polymère sur le cœur et les tissus environnants le site de l’intervention. Quelques semaines plus tard, ils ont pu constater qu'aucune adhérence ne s'était développée.

 

4 gels candidats ont été testés chez des rats modèles de crise cardiaque, en comparaison de 2 barrières d'adhérence disponibles et d’un groupe de rats témoin. L’expérience montre, à 4 semaines, que :

  • les animaux témoins -n’ayant reçu aucun traitement- et les rats traités avec les 2 barrières d’adhérence disponibles ont formé des adhérences denses: leur cœur s’est relié à la paroi thoracique ;
  • les rats traités avec 3 des gels testés se sont bien mieux comportés, avec très peu d'adhérences.
  • Un gel « PNP 1:10 » fait en particulier « bien mieux que les autres ». Testé chez des moutons, dont le cœur et la forme ressemblent à ceux du cœur humain, il confirme ces résultats positifs.

 

 

Un gel épais, pulvérisable sur l'organe  : le gel présente la tension idéale entre les caractères collant et glissant : il couvre toutes les surfaces irrégulières du cœur, adhérant aux tissus, reste flexible, permettant au cœur de battre. Il ne colle pas aux autres tissus et ne les empêche pas de se déplacer. Il fournit simplement une barrière physique pour les empêcher les tissus de coller les uns aux autres. Enfin, PNP 1:10 se dissout et est éliminé par le corps environ 2 semaines après son application, juste le temps nécessaire à la cicatrisation.

Certes, le gel candidat n'est pas encore approuvé pour une utilisation chez les patients, mais il est composé de composants eux-mêmes approuvés par la FDA. Chez l’animal, il n’entraine aucune réaction indésirable, aucune anomalie dans les tissus environnants ou dans le sang.

 

De prochains essais en chirurgie abdominale chez le rat sont prévus, avec la perspective proche d’essais cliniques.


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