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POLLUTION : Elle complique encore le vieillissement de nos sociétés

Actualité publiée il y a 1 mois 1 semaine 6 jours
Certains groupes de personnes âgées subissent un triple fardeau, celui de l’exposition à la pollution, de l’aggravation associée des maladies liées à l’âge et du manque d’accès aux soins de santé (Visuel Adobe Stock 279379136)

A l'heure d'un vieillissement croissant des population et d'un objectif de vieillissement en bonne santé, la pollution de l’air joue un rôle indésirable, alerte cette équipe de scientifiques de l’Université de Tokyo qui précise le fardeau sanitaire et les coûts associés à cette exposition. Ces travaux, publiés dans la revue Nature Sustainability, mettent une nouvelle fois en exergue l’effet particulièrement dramatique, chez les personnes de tous âges, des microparticules PM2,5. Mais ils révèlent aussi que certains groupes de personnes âgées subissent un triple fardeau, celui de l’exposition à la pollution, de l’aggravation associée des maladies liées à l’âge et du manque d’accès aux soins de santé.  L'appel est également lancé à l'élargissement de la télémédecine qui ouvrirait l'accès aux communautés plus âgées et plus isolées.

 

La pollution de l'air est un problème de santé croissant dans le monde et ses impacts sont souvent sous-estimés dans les sociétés vieillissantes de nos pays occidentaux. L’équipe japonaise précise à quel point les particules fines, ou PM2,5, non seulement aggravent les problèmes de santé « préexistants », mais entraînent aussi des coûts importants

dans les régions où la population vieillit et les ressources médicales sont limitées.

 

Les PM2,5 désignent des particules microscopiques de pollution suffisamment petites pour pénétrer profondément dans les poumons et la circulation sanguine, entraînant de graves maladies respiratoires et cardiovasculaires. Ces microparticules sont suffisamment petites pour échapper aux défenses naturelles du corps dans le nez et la gorge, ce qui rend la prévention directe difficile. Encore une fois, l’enjeu est particulièrement critique pour les populations âgées.

Le message est lancé aux les décideurs politiques de s’attaquer à plusieurs facteurs interdépendants sous-jacents à ce fardeau sanitaire et sociétal.

L’auteur principal, Yin Long, chercheur et professeur à l’Université de Tokyo, précise : « En vieillissant, notre système immunitaire s’affaiblit et notre corps est moins capable de se défendre contre les polluants. Même une exposition modérée peut aggraver des conditions préexistantes, entraînant des taux d’hospitalisation plus élevés et une mortalité prématurée ».

 

L’étude menée au Japon, a des implications, néanmoins pour toutes nos sociétés vieillissantes. Au Japon, près de 30 % de la population est âgée de 65 ans ou plus, c’est le cas de 21 % de la population en France. Les chercheurs examinent ici la relation entre l’exposition aux PM2,5, les disparités en matière de soins de santé et les impacts économiques de la pollution. Ces analyses révèlent que :

 

  • les régions où le vieillissement est plus prononcé, souffrent de manière disproportionnée du double fardeau de la pollution aux PM2,5 et d’un accès réduit aux soins de santé ;
  • ces zones sont confrontées à des coûts économiques plus élevés que les régions urbaines, qui ont tendance à avoir un meilleur accès aux soins ;
  • ces zones rurales manquent d’infrastructures de santé, dont d’hôpitaux spécialisés et de professionnels de santé formés pour traiter ces maladies aggravées par les PM2,5, comme les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et les crises cardiaques ;
  • pour certaines personnes âgées, l’exposition aux PM2,5 est liée à des taux accrus de maladies graves, ce qui les contraint à quitter le marché du travail plus tôt que prévu, ce qui réduit leur revenu, et par conséquence aussi leur capacité d’accès aux soins de santé ;
  • les décès et les maladies liés aux PM2,5 contribuent à l’augmentation des coûts de santé qui dépassent 2 % du PIB dans certaines régions.

 

Un problème spécifiquement japonais ? Les chercheurs soulignent que ces implications ne se limitent pas au Japon. Les pays dont la population vieillit et dont les niveaux de pollution augmentent, notamment la Chine et certaines régions d’Europe, sont confrontés à des défis similaires.

 

L’équipe propose ainsi un cadre adaptable à l’analyse de ces impacts à l’échelle mondiale. L’approche permet d’identifier les groupes de populations et les régions les plus vulnérables.

 

Quelle solution ? Les auteurs suggèrent que la télémédecine en permettant d’élargir l’accès aux soins de santé dans les régions plus isolées, constitue certainement une bonne option. Ils appellent également à la mise en œuvre d’interventions ciblant les populations vulnérables, telles que des subventions pour les soins aux personnes âgées et des programmes de santé communautaire.

 

« La santé de nos aînés n’est pas seulement une affaire personnelle, c’est un problème de santé publique avec de profondes implications sociales et économiques ».


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