POLLUTION et GROSSESSE : Un risque accru d’admission en USIN

Nouvelle démonstration des effets sévères de la pollution, et notamment des particules fines, durant la grossesse, c’est l’objet de cette étude menée par une équipe de l’Université de Buffalo (UB), qui démontre, dans les Scientific Reports, la forte association entre cette exposition en fin de grossesse et un risque accru pour le bébé d’admission en unité de soins intensifs néonatals (USIN).
La pollution de l’air causée par les émissions des automobiles, les feux de forêt et autres sources industrielles est problématique pour de nombreuses personnes, mais tout particulièrement au cours des périodes de développement critiques. Ainsi de nombreuses recherches ont démontré que la pollution est, à de multiples égards, préoccupante pour les femmes enceintes en raison de l’impact des polluants sur le fœtus, en particulier au cours du dernier mois qui précède la naissance. Ainsi, l’exposition à la pollution de l’air pendant la grossesse a été liée aux malformations congénitales, à la prématurité et à une croissance fœtale altérée.
En dépit des progrès réalisés en santé maternelle et infantile, les admissions en USIN restent élevées dans les pays riches, avec entre 5 et 10 % des nourrissons admis en USIN chaque année. Cette recherche est parmi les premières à évaluer l’impact de la pollution de l’air sur ces admissions de nourrissons en soins intensifs.
L’étude apporte en effet une nouvelle donnée sur cet effet de la pollution de l’air pendant cette période vulnérable, en mesurant les taux d’admissions en USIN en fonction de l’exposition des mères à la pollution de l’air, mesurée par satellite. Les chercheurs se sont concentrés sur les polluants courants, comme le dioxyde d’azote (NO2), qui est principalement causé par la combustion de combustibles fossiles par les véhicules, les processus industriels et les centrales électriques, et les PM2,5, les particules fines dont le diamètre est de 2,5 micromètres et moins et l’ozone (O3), un polluant secondaire qui se forme à partir de l’oxygène et d’autres gaz en présence de lumière solaire. L’analyse de l’ensemble de ces données, révèle que :
- les nouveau-nés exposés au cours du dernier mois de grossesse à des niveaux plus élevés de NO2 ont un risque accru de 30 à 35 % d’admission en USIN et un risque accru de 11 à 22 % associé aux seules PM2,5 ;
- le niveau de risque le plus élevé est observé avec l’exposition au NO2 et un risque intermédiaire avec les PM2,5 alors que l’ozone semble entraîner un effet plutôt protecteur ou pas d’effet du tout, du moins sur le taux d’admission du bébé en USIN.
Ces résultats confirment l’impact critique de la pollution pendant les dernières semaines de grossesse,
une période de vulnérabilité accrue du fœtus, et soulignent l’importance de lutter contre l’exposition des femmes enceintes notamment, à la pollution de l’air, « et même à des niveaux qui peuvent être jugés modestes », précise l’auteur principal, Yohane V.A. Phiri, chercheur en santé environnementale à l’UB.
Si les auteurs précisent aussi qu’il s’agit ici d’une étude d’association, qui ne démontre pas la relation de cause à effet, ces données soutiennent des interventions urgentes permettant aux femmes enceintes exposées d’échapper, au moins durant leur grossesse à ces expositions- Ce qui n’est pas joué.
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