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POLLUTION : Pourquoi les heures de trafic de pointe sont fatidiques

Actualité publiée il y a 7 années 3 mois 4 semaines
Atmospheric Environment
Jusqu'à deux fois plus de matières particulaires que jusque-là mesuré

La pollution des heures de trafic de pointe pourrait être bien plus dangereuse pour la santé qu’on ne l’avait pensé. C’est une équipe de l’université de Duke (Atlanta) qui révèle ces conséquences alarmantes de l'exposition aux polluants qui va augmenter considérablement les niveaux de stress oxydatif. Des effets, présentés dans la revue Atmospheric Environment, 2 fois plus importants que ceux documentés auparavant.

La plupart des capteurs de pollution lié au trafic automobile sont placés sur le sol le long de la route et prennent des prélèvements de manière continue sur une période de 24 heures. Cependant, cet exposition aux gaz et particules d'échappement change rapidement au cours de la journée et les conducteurs directement impactés subissent des expositions différentes à celle mesurée, en moyenne sur la journée, par ces capteurs routiers. Enfin, cet échantillonnage de long terme n’illustre pas les variations qui peuvent être liées à des conditions environnementales variables au cours de la journée : ainsi, en l'espace de quelques minutes, lorsque le soleil du matin chauffe les routes, cela provoque un courant ascendant qui apporte plus de pollution dans les airs.

Un capteur fixé sur le siège du conducteur

 

Jusqu'à deux fois plus de matières particulaires que jusque-là mesuré : Les chercheurs de la Duke, de de l'Université Emory et du Georgia Institute of Technology ont souhaité préciser les effets possibles sur les conducteurs effectivement exposés à l'heure de pointe. Ils ont donc fixé aux sièges de 30 conducteurs des dispositifs d'échantillonnage spécialement conçus pour évaluer cette exposition, à 60 repises au total, à l’heure de pointe du matin. Certains conducteurs ont pris des routes départementales ou locales tandis que d'autres ont pris des artères plus fréquentées du centre-ville.

L’analyse des mesures ainsi recueillies montre que

-les dispositifs détectent et enregistrent jusqu'à deux fois plus de matières particulaires que les capteurs routiers.

-Alors que la vitesse et l’ouverture des fenêtres ont varié, tous les échantillons aboutissent à une exposition supérieure et un niveau de risque plus élevé que ceux renseignés par les précédentes études ;

-ces pics de pollution autoroutière exposent les conducteurs (et les riverains) au double de la concentration de composés chimiques jusque-là estimée, en particulier des composés responsables d’une hausse du stress oxydatif. Or on connaît bien le rôle clé du stress oxydatifs dans le développement de nombreuses maladies, dont les maladies respiratoires et cardiaques, le cancer et certaines maladies neurodégénératives.

 

Une exposition double aux heures de pointe : « Nous avons constaté un double problème d'exposition lors des déplacements en heure de pointe. (…) Si ces produits chimiques sont aussi néfastes que documenté par de nombreuses études, les automobilistes devraient sérieusement repenser leurs horaires de déplacement ».

La composition chimique de l'échappement change très rapidement, soulignent les chercheurs. Et les espèces réactives d'oxygène identifiées par l’étude peuvent provoquer une réaction excessive qui destructrice pour les cellules saines et l'ADN. Le stress oxydatif joue en effet un rôle clé dans un large éventail de maladies, dont le syndrome d'Asperger, le TDAH, le cancer, la maladie de Parkinson, la maladie d'Alzheimer, l'athérosclérose, l'insuffisance cardiaque et les crises cardiaques, l’autisme, certaines infections, le syndrome de fatigue chronique et la dépression.


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