PRESCRIPTION : Donner aux pharmaciens la possibilité de prescrire ?
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La prescription de médicaments a traditionnellement été « réservée » aux médecins, mais la question est de plus en plus discutée de savoir si les pharmaciens aussi pourraient être « autorisés » à rédiger leurs ordonnances. Cet examen de la littérature sur le sujet, présenté dans le British Journal of Clinical Pharmacology révèle ainsi de multiples tendances positives à l’égard de la prescription par les pharmaciens. Avec des arguments parfois évidents, dont la proximité et la connaissance personnelle des patients, le soutien à l’observance et la détection et la mise en garde contre d’éventuelles interactions médicamenteuses…
La revue a couvert toutes les grandes bases d’études scientifiques et l’analyse a porté finalement sur un grand nombre d'études réalisées dans de nombreux pays, avec de multiples intervenants dont des pharmaciens bien sûr, mais aussi des patients, des médecins, des infirmières, des décideurs et, plus généralement des « usagers de santé ». Ses objectifs étaient de présenter une synthèse des données disponibles sur les points de vue et les expériences de ces types d’intervenants sur la prescription des pharmaciens e particulier sur les facteurs facilitateurs ou au contraire les obstacles perçus pour la mise en œuvre de cette nouvelle responsabilité de prescription. 65 études ont été identifiées, principalement au Royaume-Uni (n = 34), en Australie (n = 13), au Canada (n = 6) et aux États-Unis (n = 5). 27 études ont rapporté les points de vue des pharmaciens, 12 des patients, 6 des médecins, 4 des usagers de santé, une des infirmiers, une des décideurs politiques et 14 de plusieurs types d’intervenants.
La plupart relatent des expériences et des points de vue positifs, quel que soit le stade de mise en œuvre.
Les principaux avantages identifiés dans l'examen comprennent :
- l’accès accru pour les patients aux services de santé,
- un meilleur suivi de proximité des résultats de santé des patients,
- une meilleure utilisation des compétences et des connaissances des pharmaciens,
- une meilleure satisfaction des officinaux au travail,
- une réduction de la charge de travail des médecins.
Les principales préoccupations relevées, sont :
- les problèmes organisationnels possibles,
- la responsabilité de prescrire,
- le manque d'accès aux dossiers cliniques des patients
- le manque de compétences perçu des pharmaciens, en matière de diagnostic.
Les auteurs concluent à une accumulation de preuves de points de vue positifs des différents types de participants mais mettent l’accent sur les problèmes organisationnels à résoudre qui pourraient, autrement, entraver la mise en œuvre et la durabilité de la prescription des pharmaciens.
« La prescription par les pharmaciens est très avancée dans de nombreux pays comme le Royaume-Uni, et, avec la pénurie actuelle de médecins et la formation clinique poussée des pharmaciens, cette prescription constituerait une avancée pour les patients et une solution face à des ressources limitées ».
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