PRISE de DÉCISION : La dopamine, hormone de l’impatience
Cette étude de l’Université du Texas à San Antonio décrit comment la dopamine vient nous expliquer que « ça ne vaut pas la peine d'attendre ». Ce rôle clé dans la prise de décision est permis par un petit groupe de cellules dans le cerveau « profond » qui libèrent la dopamine et c’est la quantité de neurotransmetteur libéré par ces cellules qui va influencer nos décisions, mais pas seulement. Ces travaux présentés dans les Cell Reports démontrent aussi que ce système dopaminergique qui répond aux signaux prédictifs de récompense prend également en compte le délai d’attente de la récompense.
Une précédente étude avait déjà montré ce rôle clé de la dopamine dans le processus de décision. En mesurant aussi la libération de dopamine dans le cerveau, à la microseconde près, ces chercheurs du Virginia Tech Institute avaient révélé combien le signal de la dopamine est en lui-même un excellent indicateur de la décision à prendre, même si nous ne le suivons pas forcément.
Plus vite c'est mieux : l’étude explique comment les cellules dopaminergiques dans le cerveau signalent aussi le passage du temps. Ici, l’équipe utilise une technique appelée voltampérométrie pour enregistrer la libération de dopamine chez des rongeurs ayant été conditionnés à attendre une récompense alimentaire. 2 sons différents l’un diffusé après très une courte attente, l'autre diffusé après une longue attente annoncent la récompense alimentaire. Les chercheurs montrent que les rongeurs libèrent plus de dopamine en cas de son diffusé après un très court délai (Visuel ci-dessous). Ainsi, la libération de dopamine en réponse au signal dans le noyau du noyau accumbens code aussi le temps d'attente. Précisément, un signal qui suit la récompense précédente avec un court temps d'attente provoque une réponse dopaminergique plus importante qu’un signal qui suit la récompense précédente avec un temps d'attente plus long. Et ces différences dans la réponse de la dopamine entre des signaux avec attente courte et des signaux avec attente longues sont évidentes même lorsque ces signaux ne sont pas testés ensemble dans le même contexte. Ensemble, ces résultats démontrent que la réponse dopaminergique transmet une estimation subjective du taux de récompense.
Des décisions basées sur une comparaison des signaux : de nombreuses décisions sont basées sur la comparaison de la valeur des signaux associés à des récompenses différentes. Il y a beaucoup de preuves suggérant que ces signaux dopaminergiques et d’autres signaux externes influencent nos décisions et nos comportements. Mais en montrant que les neurones dopaminergiques répondent mieux aux signaux rapides, l’étude évoque la complexité d’une décision liée à une récompense rapide ou à une récompense différée. Elle permet aussi de mieux comprendre la toxicomanie, également liée à la libération de dopamine.
En déterminant comment le système de dopamine fonctionne dans des circonstances normales et anormales, les chercheurs souhaitent pouvoir identifier les moyens de cibler le système de dopamine pour corriger les conséquences de son dysfonctionnement.
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