PSYCHO: La lune a-t-elle une influence sur le sommeil et l'humeur ?
Mythe ou réalité ? Entourée de son aura de mystère, la lune a-t-elle une influence sur le comportement humain ? Affecte-t-elle notre humeur ou nos actions ? Et notre sommeil ? Cette équipe de recherche internationale a regardé de près les effets de la pleine lune sur les habitudes plus sensibles de sommeil chez les enfants. Les conclusions, présentées dans la revue Frontiers in Pediatrics, contredisent totalement le mythe : seule une réduction du sommeil de 1%, à la pleine lune, est en effet constatée, et ce résultat reste, selon les auteurs, sans grande significativité statistique.
Pourquoi cette recherche auprès d'enfants ? Les chercheurs de l'Institut de recherche de l'Est de l'Ontario a pensé que ce groupe serait plus pertinent, car, écrivent-ils, les enfants sont plus sensiibles aux facteurs environnementaux et plus enclins à des changements de comportement que les adultes, et leurs besoins de sommeil sont plus importants.
L'étude a été réalisée auprès de 5.812 enfants venant du monde entier, de niveaux économiques et socioculturels variables, et a pris en compte les critères d'âge, de sexe, de niveau d'éducation des parents, d'IMC, de durée du sommeil nocturne, de niveau d'activité physique et de temps de sédentarité. Ces données ont été relevées sur une durée de suivi de 28 mois, soit 28 cycles lunaires. Ceux-ci ont ensuite été divisés en 3 phases lunaires, la pleine lune, la demi-lune et la nouvelle lune. L'analyse révèle que,
· la durée du sommeil nocturne autour de la pleine lune baisse en moyenne de 5 minutes vs pendant la nouvelle lune,
· aucun autre changement dans les comportements et activités n'est constaté.
C'est donc un peu la fin d'un mythe : « Notre étude fournit des preuves convaincantes que la lune ne semble pas influer sur le comportement des gens. La seule constatation importante est cette petite altération du sommeil de 1% à la pleine lune », résume l'auteur. « Et l'implication clinique de 5 mn de sommeil en moins pendant la pleine lune est minime voire inexistante pour la santé ».
Dans l'ensemble, les chercheurs se déclarent donc peu préoccupés par la pleine lune, et plus généralement par ses effets sur la santé physique ou mentale. Ils rappellent les principaux facteurs d'influence de nos comportements, entre autres, les gènes, l'éducation, le revenu et les facteurs psychosociaux plutôt que « les forces gravitationnelles ». Reste néanmoins à mener d'autres études portant sur un spectre plus large de comportements que le sommeil de l'enfant avec les phases lunaires, et sur la synchronisation éventuelle de notre biologie avec le cycle lunaire. Bref, la science médicale est loin d'avoir encore totalement éclairé les mystères de la lune.
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