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PSYCHOLOGIE : Comment le cerveau traite la négation

Actualité publiée il y a 5 jours 16 heures 26 min
PLoS Biology
Cette recherche analyse pour la première fois la manière dont le cerveau traite les négations (Visuel Adobe Stock 579637269)

Cette équipe de neurobiologistes de la New York University analyse, pour la première fois, dans la revue PLoS Biology, la manière dont le cerveau traite les négations : l’exemple donné est la différence de traitement d’une question du type : « Votre café n’est pas chaud ? » ou « Votre café est froid ? ». Comprendre comment le cerveau humain construit du sens grâce à des processus combinatoires, permet de caractériser les changements subtils de signification linguistique liés à une combinaison de mots, au-delà de la somme des significations individuelles de ces mots.

 

Nier un adjectif affecte en effet la façon dont le cerveau interprète sa signification, sans inverser complètement son interprétation. De précédentes recherches ont déjà suggéré que les négations induisent un traitement cérébral plus lent et plus d'erreurs d’interprétations.

« Pas mal » ne veut pas dire « bon »

L’étude est basée sur des expériences en laboratoire, menées avec 78 participants invités à lire des expressions comportant des adjectifs à l’affirmative ou la négative, bon/mauvais, pas bon/pas mal, heureux/triste, pas heureux/pas triste, etc. sur un écran puis à préciser leur signification sur une échelle de 1 à 10. Ces expériences montrent que :

 

  • les participants mettent plus de temps à répondre en ce qui concerne les adjectifs niés ;
  • leur interprétation est moins claire ;
  • le curseur révèle une compréhension d’abord par l’affirmative avant de la modifier dans le sens opposé.

 

Une autre expérience, ayant invité les participants à évaluer des phrases affirmatives ou négatives sur une échelle, leur activité cérébrale étant durant la tâche suivie par magnétoencéphalographie (MEG), confirme :

 

  • des temps de réaction plus lents pour les adjectifs précédés d’une négation ;
  • l'activité cérébrale montre des activations neuronales d’abord similaires en cas d’adjectifs précédés d’une négation vs adjectifs affirmatifs, mais ces activations s’affaiblissent ensuite.

 

Quelles implications ? La capacité de caractériser et d'analyser les changements subtils de la signification linguistique par la négation dans le cerveau à l’aide de méthodes d’imagerie pourrait aider à dissocier la compréhension d’autres processus linguistiques complexes, qui n’obéissent pas à la somme du traitement des significations individuelles des mots. De manière plus prosaïque,

 

la négation de "chaud" réduit la température du café, mais ne le refroidit pas tout à fait.

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