REMPLACEMENT de VALVE CARDIAQUE : Moins d’1 patient sur 3 fait sa réadaptation
Cette équipe de cardiologues de l’Université du Michigan (UM) tire le signal d’alarme : dans les faits, moins d’un tiers des patients entrent en réadaptation cardiaque après une intervention cardiaque, de type réparation ou un remplacement de valves cardiaques. L’analyse, présentée dans le Journal of the American College of Cardiology (JACC) : Advances, révèle que ce sont justement les patients les plus vulnérables, les plus âgés, ou fumeurs ou ayant des antécédents d’anomalies du rythme cardiaque, qui sont les moins susceptibles d’observer leur rééducation.
L’étude analyse les données du registre clinique et des réclamations de l’Assurance santé, de plus de 3.300 patients ayant subi un remplacement valvulaire aortique par cathéter dans l’un des 24 établissements du Michigan entre 2016 et mi-2020. L’objectif était de préciser le taux de participation à la réadaptation cardiaque et les facteurs associés à son observance. L’analyse révèle que :
-
seulement 30,6 % des patients ayant subi l’intervention ont suivi au moins une séance de rééducation cardiaque
dans les 90 jours suivant leur sortie de l’hôpital ;
- ce sont les patients plus âgés, plus fragiles, fumeurs ou ayant des problèmes d’arythmie ou de fibrillation auriculaire qui s’avèrent les moins susceptibles de suivre une rééducation cardiaque ;
- la participation des patients ayant subi une intervention cardiaque à un programme d'exercice et d'éducation médicalement supervisé varie considérablement selon l’hôpital, de 5 à 60 % ;
- cette variation de participation selon l’hôpital reste significative, même après prise en compte des différences sociodémographique des patients traités dans ces hôpitaux ;
- le taux de participation à la rééducation cardiaque des patients ayant subi une réparation ou un remplacement de valves cardiaques est significativement inférieur à celui de patients ayant subi une autre chirurgie à cœur ouvert : les chercheurs font l’hypothèse que cette plus faible participation pourrait s’expliquer par le fait que ces patients sont plus fragiles et leur prise en charge médicale plus complexes que les patients qui subissent d’autres interventions chirurgicales ;
- il est enfin possible que de nombreux patients n’aient pas reçu les conseils appropriés concernant l'importance de la réadaptation cardiaque.
L’un des auteurs principaux, le Dr Devraj Sukul, cardiologue u Health Frankel Cardiovascular Center et professeur de médecine interne et de cardiologie à l'UM commente ces conclusions : « Il a été démontré que la réadaptation cardiaque améliore la qualité de vie de nombreux patients après des procédures cardiovasculaires. Nous constatons cependant toujours de grandes différences de participation entre les hôpitaux. Ces différences apparaissent, au moins en partie, liées au processus suivi par chaque hôpital pour chaque patient ayant subi une réparation ou un remplacement de valve.
Il est urgent de généraliser les meilleures pratiques pour promouvoir la participation à la réadaptation cardiaque afin d’améliorer les résultats postopératoires ».
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